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Quand le nucléaire iranien était un marché juteux pour l'Occident

Alors que s'achève une phase capitale de négociation sur le nucléaire iranien, il n'est pas inutile de rappeler que dans les années 1960 et 1970, les Occidentaux se bousculaient pour passer des contrats nucléaires (civils) avec Téhéran...
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Centrale nucléaire dans le sud de l'Iran © Maxppp)

Le nucléaire militaire iranien, une ligne rouge même du temps du Shah

En novembre 1977, le Shah d'Iran est en visite officielle en France. Invité à la télévision française après la signature de contrat avec la France, il s'agace dans son français sans accent de la frilosité des occidentaux à voir son pays se doter de l'arme atomique :

"Pour l'Allemagne fédérale, pour vous ce serait normal même d'avoir des armements atomiques ! Et pour l'Iran qui n'est pas dans l'OTAN, pourquoi le simple principe de défendre ses intérêts devient un problème et que pour les autres, c'est tout à fait un problème"

Ainsi, cette frilosité des occidentaux ne date pas de la Révolution Islamique de 1979. Sous le régime du Shah, l'Iran avait déjà la volonté d'acquérir la bombe atomique, et déjà celle-ci se heurtait aux réticences occidentales.

Pourtant, sans entrer dans le débat concernant la légitimité de cette demande iranienne, à la différence de la période ouverte par la Révolution de 1979, l'Iran du Shah est l'alliée de l'Occident. Occident qui n'hésite pas à favoriser l'émergence d'un programme nucléaire en Iran.

 

 

En revanche, on se bouscule pour signer de juteux contrats nucléaires (civils) avec Téhéran

En 1961 déjà, le Shah et son épouse sont en France. Et l'un des temps forts de cette visite d'État, c'est sa venue à Saclay, au Commissariat à l'Energie Atomique. Le shah y est accueilli par le Haut Commissaire Francis Perrin, enthousiaste à l'idée d'aider l'Iran dans ce domaine sensible :

"Les futurs chercheurs iraniens pourront trouver [à Saclay] la possibilité de s'instruire dans ces sciences neuves !"

Dans ce domaine de la main tendue vers l'Iran, la France ne fait pas cavalier seul. Les Etats-Unis ou l'Allemagne sont également fortement attirés par ce juteux marché iranien. D'autant plus que dans les années 1970, avec l'envolée du prix du baril de pétrole, l'Iran est un pays allié de l'Occident qui s'enrichit très vite !

La France tire son épingle du jeu, dans le nucléaire avec des contrats finalisés en 1977, mais pas uniquement. C'est ainsi une entreprise française qui remporte en 1974 l'appel d'offre pour la construction de la première ligne de métro à Téhéran. En 1977, Robert Boulin, ministre de l'Economie et des Finances est enthousiaste

"Haaaa naturellement [que je suis content] ! répond-il à un journaliste qui l'interroge sur son sentiment"

Toutefois, l'enthousiasme de Boulin ne dure pas longtemps. Bientôt, la Révolution islamique de 1979 allait renverser le Shah et mettre un terme à tous les contrats signés avec la France et les autres pays occidentaux.

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