Pro et anti : le débat sur la France dans l'OTAN
Ainsi, ce grand débat ne date pas d'hier. En 1949 déjà, au moment de la signature du Traité de l'Altantique Nord à Washington, si Robert Schuman, ministre des Affaires Etrangères et signataire pour la France défend une OTAN garante de la paix en Europe et par extension dans le monde entier, cette position ne fait pas l'unanimité.
En effet, déjà en 1949, le Parti communiste français dénonçait une perte de souveraineté du pays au profit des Etats-Unis, et c'est d'ailleurs l'objet de la chanson que le parti rédige et enregistre à cette époque.
En 1966, le Général de Gaulle exauce en partie leurs souhaits. En effet, dans le but de retrouver une souveraineté totale en matière de politique étrangère et parce que l'acquisition en 1968 de la bombe atomique rend moins nécessaire une protection américaine, la France quitte le commandement militaire de l'OTAN. Se faisant, le Grand quartier général des puissances alliées en Europe quitte son siège de Roquencourt en région parisienne pour la Belgique où il se trouve toujours aujourd'hui.
Ainsi, pendant près de trente ans s'éteint le grand débat sur la place de la France dans l'OTAN et de fait sur les relations entre le pays et les Etats-Unis. Toutefois, il ressurgit dans les années 1990 alors que sous la présidence de Jacques Chirac, un Gaulliste, la France reprend progressivement pieds dans les structures militaires de l'OTAN.
Cela ne plait pas à toute la classe politique française et certainement pas à Jean-Marie Le Pen, président du Front national qui s'exprime le 1er mai 1999 alors que l'OTAN bombarde Belgrade pour protéger le Kosovo.
Ces critiques vont être attisées par le retour de la France dans le commandement intégré décidé par Nicolas Sarkozy en 2008 ; mais également celles de l'extrême-gauche, vent debout contre cette décision.
Hier encore, alors qu'au sujet de l'ajournement de vente de navires à la Russie Jean-Luc Mélenchon parlait d'une "vassalisation de notre pays à la main des USA", le Front National critiquait lui "l'alignement atlantiste systématique" et évoquait "l'urgence de sortir promptement du commandement intégré de l'OTAN"
Sur ce sujet-là, au moins, les deux ennemis intimes sont sur la même longueur d'ondes...
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