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"Mettre les gens à la porte, voilà le rêve des patrons. Et pouvoir le faire à gogo" (Henri Krasucki, 1986)

Faut-il ou non supprimer l'autorisation administrative préalable de licenciement économique ? Dans ces termes, ce débat de 1985-1986 nous en rappelle un autre, plus actuel...
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Retour  le 27 octobre 1985. A quelques mois des élections législatives, se retrouvent face à face le Premier ministre, Laurent Fabius, et le chef de l’opposition, Jacques Chirac. L’ambiance est ultra tendue, et notamment lorsqu’est abordé un sujet sensible : celui de l’autorisation administrative préalable au licenciement économique, décidée en janvier 1975, lorsque Jacques Chirac était d’ailleurs Premier ministre…

Simplifier, assouplir les modalités du licenciement pour favoriser l’embauche, voilà qui rappelle les termes d’une partie du débat actuel autour de la loi travail défendue par la ministre Myriam El-Khomri.

Le CNPF dont parle ici Henri Krasucki, c’est l’ancêtre du MEDEF, le syndicat patronal, dirigé alors par Yvon Gattaz et qui se livre en effet à un intense lobbying contre l’autorisation préalable de licenciement, avec une promesse précise : la création de 400.000 emplois.

Malgré l’hostilité de tous les syndicats, y compris de la CFDT, c’est important de le remarquer, la suppression de l’autorisation administrative préalable au licenciement économique est finalement votée à la fin de l’année 1986.

Les socialistes hurlent mais ils ne rétabliront toutefois pas l’autorisation administrative préalable une fois de retour au pouvoir en 1988. Quant à la promesse de création d’emplois du patronat, elle ne se traduira guère dans les statistiques de l’INSEE…

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