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Les voitures brûlées de la Saint-Sylvestre et l'autruche de Roosevelt

En 1990, pour enrayer la montée des incidents de la Saint Sylvestre, la mairie de Strasbourg décide de priver ses administrés de pétard. Mais la tradition des voitures brûlées ne s'éteint pas, au contraire, elle s'installe durablement dans la capitale alsacienne avant de se développer sur tout le territoire, sous l'effet des médias selon certains.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Les voitures calcinées entassées à la fourrière de Strasbourg © Maxppp)

 Certains sont privés de dessert, d'autres de champagne, mais à Strasbourg, le 31 décembre 1990, c'est de pétards que sont privés les fêtards.

Il faut dire que depuis deux ans, la nuit de la Saint Sylvestre dans l'agglomération strasbourgeoise est le théâtre d'incidents. Cantonnés à la capitale alsacienne, ils s'installent dans le paysage de la ville années après années sans que les médias nationaux n'en fassent grand cas.

C'est à partir de la Saint-Sylvestre 1998 que la situation empire.

Certains n'hésitent pas à y voir l'effet de la médiatisation des incidents, c'est notamment le cas du Prefet de l'Alsace au micro de Radio France Alsace le 29 décembre 1997.

Ce débat sur l'effet des médias, et la crainte d'une concurrence entre les cités explique qu'en 2010, le ministre de l'intérieur Brice Hortefeux, prend une décision qui selon lui doit mettre fin à la tradition des voitures brûlées. Dorénavant, il ne communiquera plus le nombre de voitures brûlées.

Au nom de la transparence, Manuel Valls décide en 2013 de révéler de nouveau ce nombre, et l'on se rendra compte qu'il y en avait autant en 2009 qu'en 2013. Ainsi, si les médias ont pu jouer un rôle dans ce phénomène, les tenir pour simples responsables reviendrait à nier d'autres problèmes.

...et comme le disait Franklin D. Roosevelt, il n'est pas bon pour une autruche de garder la tête dans le sable.

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