La reconnaissance de la Palestine conséquence ou condition de la paix ?
1974 : la France puis l'ONU reconnaissent l'OLP comme interlocuteur pour la question palestinienne
Le 16 octobre 1974, il y a 40 ans, il est déjà question de reconnaissance et de Palestine.
Sur les neuf pays membres, trois votent en faveur d'une représentation de l'Organisation de Libération de la Palestine à la tribune de l'ONU lorsqu'il sera question du "problème palestinien". La France en fait partie, et André Rossi, porte-parole du gouvernement explique cette position à la radio.
"Il s'agit là de permettre à l'OLP de participer au débat. Le fait palestinien existe ! "
Dix jours plus tard, lors du sommet de Rabat, la Ligue Arabe reconnaît l'OLP comme seul représentant du peuple palestinien, ce qui ouvre la voie à un vote à l'ONU. Le 13 novembre 1974, c'est presque comme un chef d'Etat qu'Arafat, à la tête de l'OLP monte à la tribune.
Et le 22 novembre, réunie en Assemblée Générale, l'ONU reconnaît le droit des Palestiniens à la "souveraineté et à l'indépendance nationale". Cela signifie la réaffirmation des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris le droit à l'autodétermination sans ingérence extérieure.
Toutefois, cette déclaration reste essentiellement de principe, les grandes puissances restant silencieuses.
La paix comme condition essentielle à la reconnaissance d'un Etat
Quelques années plus tard, en 1980, la France se démarque de nouveau. Le Président Valéry Giscard d'Estaing est en déplacement au Koweït et pour la première fois, un texte portant la mention du droit des Palestiniens à l'autodétermination, à une patrie, à un Etat, est signé par la France.
Un Etat palestinien comme conséquence de la paix, c'est aussi ce que François Mitterrand défend dans son célèbre discours prononcé à la Knesset, le Parlement israélien le 4 mars 1982.
"Il appartient aux Palestiniens de décider eux-mêmes de leur sort ; à l'unique condition qu'ils inscrivent leur droit dans le respect du droit des autres, dans le respect de la loi internationale et dans le dialogue substitué à la violence."
Un principe, également défendu officiellement par les Etats-Unis, qui justifie la prudence, certains parleraient de la frilosité, voire de l'hyprocrisie de la France depuis plus de 30 ans. Certes, la France a voté en 2011 en faveur de l'entrée de la Palestine à l'UNESCO et l'année suivante en tant qu'observateur non-membre de l'ONU. Cependant, elle l'a fait après beaucoup d'hésitations et avec la quasi-totalité de la communauté internationale.
Et maintenant ?
Dans ces conditions, la reconnaissance de la Palestine comme préalable à la paix marquerait une rupture, puisque jusqu'alors c'est la paix qui était pensée comme préalable à la reconnaissance de la Palestine.
Reste à savoir ce que l'exécutif fera de ce vote de l'Assemblée nationale.
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