L'esplanade des Mosquées, poudrière depuis 1967
Retour le mercredi 7 juin 1967. La Guerre des Six Jours n’en n’est qu’à son deuxième jour, mais déjà l’armée israélienne a vaincu la Jordanie et pris le contrôle de Jérusalem-Est, et plus particulièrement de sa Vieille Ville. Voici les actualités françaises de l'époque:
"L'alerte avait été donnée dès les premières heures de la bataille. Pour venir à bout de la résistance des éléments jordaniens, il faudra malheureusement livrer des combats acharnés dans la Vieille Ville. Après 48 heures de lutte, la ville arabe tombera. Deux mille années de dispersion se trouvent miraculeusement effacées. Et le Mur des Lamentations où le général Dayan et les membres du gouvernement sont venus immédiatement en pèlerinage est devenu pour les Israéliens, le mur de la joie."
Ce "mur de la joie", les Israéliens en avaient été privé depuis 1949, date de l’armistice israélo-arabe. Malgré des accords négociés à l’époque, les Israéliens n’avaient en effet plus le droit de se rendre sur ce lieu saint, le dernier vestige du Mur de Salomon, devenu simple ruelle sans signification particulière pour les Jordaniens.
Après la victoire de 1967, un drapeau israélien est hissé sur le Dôme du Rocher, d’où selon la tradition musulmane, Mahomet serait monté au paradis, mais où aussi, selon la tradition biblique, Abraham aurait offert son fils à Dieu en sacrifice, et où Salomon aurait ensuite bâti le Temple…
Le général Moshe Dayan, le grand homme de la victoire militaire israélienne est conscient de la situation pour le moins explosive engendrée par la souveraineté juive sur l’Esplanade des Mosquées (Mont du Temple pour les Juifs)
"Quant à Jérusalem, ville sainte de trois religions, elle doit être, et peut être, la capitale d'Israël, entièrement sous notre autorité, à l'intérieur de notre pays. Nous pouvons non seulement garantir la liberté aux autres religions mais apporter la paix à Jérusalem bien mieux que n'importe qui d'autre."
Dayan ordonne le retrait du drapeau israélien du Dôme du Rocher et assure au mufti (interprète de la loi musulmane) de Jérusalem, que le site sacré restera sous autorité musulmane avec interdiction pour les Juifs d'y prier. C’est ce qu’on appelle le statu quo.
Un statu quo fragile, qui, entre Juifs venus prier et Arabes interdits de le faire est au cœur des graves tensions actuelles.
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