Il y a 50 ans, un pape se rendait pour la première fois en Amérique
Retour le 12 septembre 1960 à Houston, Texas. John Kennedy, candidat démocrate et catholique à la présidentielle se rend devant l’association des pasteurs de la ville…
"Je crois en une Amérique où la séparation de l’Église et de l’État est absolue, une Amérique où aucun prélat catholique ne saurait dicter au Président (fusse-t-il catholique) comment agir, et où aucun pasteur protestant ne saurait dire à ses paroissiens pour qui voter.
Je crois en une Amérique qui n’est officiellement ni catholique, ni protestante, ni juive ; une Amérique où aucun agent public ne saurait solliciter ni accepter de directives en matière de politique gouvernementale, qu’elles proviennent du pape, de la Commission nationale du culte ou de toute autre organe ecclésiastique"
Si Kennedy a tenu à prononcer ce discours dans un environnement pour la moins hostile, c’est qu’il a parfaitement conscience que sa religion, partagée par un Américain sur cinq seulement, peut être un obstacle infranchissable pour s’installer dans le Bureau Ovale. Il sait que que des protestants conservateurs considèrent qu’une fois élu, il sera dans les mains du pape. On évoque même un tunnel sous l’Atlantique reliant directement la Maison Blanche au Vatican.
Et c’est d’autant plus grave qu’à cette époque, les Etats-Unis n’ont aucune relation diplomatique avec le Saint-Siège.
Si l’élection de Kennedy est le signe que l’anti-catholicisme régresse en Amérique, la preuve est encore plus éclatante avec le voyage du pape Paul VI aux Etats-Unis, 1965, une première dans l’histoire.
Jean-Paul II viendra lui aussi en 1979. Mais Il faudra cependant attendre encore quelques années pour que Washington et le Vatican nouent enfin des relations diplomatiques officielles, ce sera en 1984.
Depuis, les visites pontificales se sont multipliées et le pape a désormais l’honneur, en tant que chef d’Etat, d’être accueilli à la Maison Blanche. Ce sera le cas du pape François aujourd’hui, et il sera le premier pape à prononcer un discours devant le Congrès, jeudi.
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