Cet article date de plus de huit ans.

Histoires d'info. Un président dans une primaire : que nous dit l'exemple américain ?

En octobre 2011, François Hollande annonce dans un entretien dans Le Parisien qu'il passerait par une primaire pour 2017 même s'il était élu en 2012...Une promesse bien encombrante aujourd'hui.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
François Hollande, candidat socialiste dans la halle Freyssinet à Paris le 22 octobre 2011. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

On en parle beaucoup. François Hollande va-t-il se présenter pour un second mandat et s’il le fait passera-t-il par la case primaire, comme il s’y était engagé dans une interview dans Le Parisien en octobre 2011 ? Ce serait une première dans l’histoire.

Historiquement, évidemment le président sortant a toujours eu le soutien de son parti. Personne n’aurait imaginé s’opposer au sein du parti du président, à la candidature du général de Gaulle en 1965, à celle de Giscard en 1981, de Mitterrand en 1988, de Chirac en 2002 ou de Sarkozy en 2012. Et ce, malgré des ambitions internes fortes, songez par exemple à Michel Rocard dont les affiches électorales étaient prêtes en 1987? Qu’un président de la république affronte une primaire avec de sérieux concurrents mais aussi de plus petits candidats serait donc bel et bien une première historique, en tout cas en France.

Parce qu’ailleurs, et on pense évidemment aux Etats-Unis, il y a aussi une primaire dans le camp du président, contrairement à ce qu’on croit. Ronald Reagan ultra populaire dans son propre camp en 1984 ou même Barack Obama également incontestable dans le sien en 2012 ont dû passer par la case primaire. C’est la règle aux Etats-Unis. Mais il faut nuancer immédiatement. Si vous n’avez absolument pas entendu parler de la primaire démocrate en 2012, c’est parce que dans la plupart des Etats américains, il n’avait aucun adversaire et quand il y'en avait ils étaient si faibles qu'Obama n’a jamais fait campagne.

Quelques présidents ont dû affronter des primaires difficiles

Le cas le plus terrible fut certainement la course à l’investiture dans le camp du parti républicain en 1976. Le duel Ford/Reagan ne s’achèvera qu’à la Convention du parti, le président sera finalement investi. Quatre ans plus tard, c’est le président Jimmy Carter qui affrontera une longue et difficile primaire face au plus jeune des frères Kennedy, Ted.


Et pour conclure, et je vous laisse faire le parallèle avec la France, Ford et Carter sont deux présidents impopulaires, surtout le second, à moins de 30%, qui n’ont ainsi pas pu étouffer les ambitions dans leurs propres partis et qui au final, ont perdu l’élection présidentielle.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.