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Histoires d'info. Les convictions de François Fillon au révélateur des archives

Beaucoup découvrent aujourd'hui François Fillon. Mais, le François Fillon d'aujourd'hui est-il le même que celui d'hier?

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
François Fillon, député RPR, le 16 septembre 1999. (JOEL ROBINE / AFP)

François Fillon, vainqueur à la primaire de la droite dimanche 27 novembre est-il le même que le François Fillon d'il y a 10 ans, ou plus ? Nous avons choisi trois convictions fortes du candidat Fillon.

Fillon et les fonctionnaires

Réduire leur nombre de 500.000 en un quinquennat, ce qui représenterait un départ à la retraite sur deux qui seraient seulement remplacé. En juillet 2007, François Fillon, nouveau premier ministre compte bien mener à terme la promesse de campagne du nouveau président, Nicolas Sarkozy. Et cette promesse, c'est la même que celle qu'il fait aujourd'hui: ne remplacer qu'un seul départ à la retraite sur deux. Son discours est très volontaire : "Rien n'est tabou, tout peut être modifié. Nous nous sommes fixés des objectifs très précis et je peux vous assurer qu'avec le président de la République, on va les tenir. Nous allons les appliquer à tous les secteurs de l'administration de l'Etat."

D'un sur deux, la promesse passera à un sur trois et finalement bien moins, avec seulement environ 85 000 postes de fonctionnaires supprimés à l'issue du quinquennat. Bien sûr, il y a eu la crise de 2008 qui est passée par là, et le fait que François Fillon n'était qu'un "collaborateur" de Nicolas Sarkozy. En revanche, sur le fond, il est évident que le premier ministre croyait déjà dans les vertus du libéralisme qui consiste à limiter le poids de l'Etat dans l'économie.

Fillon et le temps de travail

Deuxième conviction ancienne, celle-là aussi, la critique de la durée du temps de travail. En 1998, l'ensemble de la droite est hostile aux 35 heures, mais François Fillon est l'un des plus véhéments : "Les 35 heures, c'est le miroir aux alouettes. C'est travailler moins, gagner autant et créer des emplois. On est en train de monter une espèce d'usine à gaz..."

Là encore, la question de son passage à Matignon se pose. Là encore, Nicolas Sakozy avait promis d'abroger les 35 heures mais son premier ministre aura dû se résoudre à appliquer une méthode qu'il regrette aujourd'hui: faire mourir doucement les 35 heures notamment en défiscalisant les heures supplémentaires. Fidèle à ses convictions d'alors, Fillon veut aujourd'hui la peau des 35 heures, mais avec une méthode nettement plus brutale.

Fillon et la famille

Enfin, troisième conviction, le rôle central de la famille traditionnelle. En 1998, à l'occasion du débat sur le Pacs, François Fillon prend position. Ses mots pourraient être prononcés aujourd'hui : "Mettre la main dans une sorte d'engrenage qui conduit inévitablement à des formes de mariages qui vont poser des problèmes de filiation, en matière de droits d'adoption, je pense en particulier au mariage entre couples homosexuels, me semble extrêmement dommageable. Et puis enfin, je dirais que nous sommes dans une période où le mariage n'a pas vraiment le vent en poupe, où la famille est mise en cause notamment à travers toute une série de mesures financières, donc je pense que le moment était assez mal choisi pour aborder ce débat."

Finalement, se dessine un homme politique constant. Et si on l'a découvert hier alors qu'il est élu depuis 1981, c'est surtout parce qu'on ne l'avait pas beaucoup étudié jusqu'à maintenant.


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