Histoires d'info. Les auteurs d’écocides sont-ils parfois condamnés ?
Le ministre de la Transition écologique et solidaire présente les grands axes de son plan pour la biodiversité vendredi, à Marseille. La notion d’écocide - destruction de la planète terre - existe dans plusieurs pays du monde.
Une étude publiée jeudi 17 mai dans la revue Science inquiète : dans l’hypothèse d’une poursuite des émissions mondiales de gaz à effet de serre à leur rythme actuel, à la fin du XXIe siècle, les deux-tiers des insectes et 40% des mammifères perdraient la moitié de leur territoire. Au lendemain de ces annonces, vendredi 18 mai, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, présente à Marseille son plan pour la biodiversité.
Un mot existe pour condamner les responsables de ce drame : l’écocide. Écocide est un mot qui apparaît en 1970 pour la première fois sous la plume d’Arthur Glaston, un biologiste américain militant de l’environnement. Étymologiquement, ce mot signifie la destruction de la maison, de notre maison, la planète terre, les écosystèmes. Il a vu le jour en pleine guerre du Viêt Nam menée par les Etats-Unis.
Un mot pour condamner mais pas une seule peine prononcée
Ce mot, écocide, vise à criminaliser les auteurs de la destruction des écosystèmes, à la traîner en justice. Il est inscrit dans certains codes pénaux comme au Viêt Nam depuis 1990. D’autres pays comme la Russie ou l’Equateur prévoient des peines très lourdes pour les coupables mais en la matière, aucune peine n’a jamais été prononcée. La principale difficulté consiste à prouver le caractère intentionnel de la dégradation de l’environnement. Par exemple, en cas de marée noire, on parlera plutôt d’"écrocrime" que d’"écocide".
Il est particulièrement compliqué, aussi, de condamner des firmes multinationales qui peuvent parfois même faire du chantage à l’emploi. Pour contrer ça, plusieurs ONG demandent à ce que l’écocide soit inscrit dans les prérogatives de la Cour pénale internationale mais, aujourd’hui, la CPI ne peut juger que les personnes physiques et non les personnes morales. Il faudrait donc faire évoluer le droit international.
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