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Histoires d'info. Le jour où les intellos ont commencé à aimer Johnny

Longtemps méprisé par les intellectuels, Johnny a trouvé grâce à leurs yeux au milieu des années 1980.

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Johnny Hallyday, Nathalie Baye et Jean-Luc Godard (de gauche à droite) au festival de Cannes pour la présentation film "Dètective", en mai 1985. (JEAN-LOUIS URLI / GAMMA-RAPHO)

Il faudra attendre le milieu des années 80 pour que les intellectuels s'interessent à Johnny Hallyday. Après un Bercy exceptionnel, en 1987, Johnny déclare: "Les fans sont fidèles au poste, mais mon public s'est élargi, les intellos sont de la fête, ils me courtisent, m'invitent à dîner. Ils regrettent de ne pas m'avoir connu plus tôt, mais je n'ai pas changé." Mais que s'est-il passé? Il y a la rencontre avec Nathalie Baye au début des années 1980. Johnny connaît alors un des rares moments de creux de sa longue carrière. En 1984, ses Zenith ne sont pas tous complets, son dernier tube date de 1979 : "Ma Gueule". Et pour couronner symboliquement le tout, il s'effondre sur scène, victime d'une syncope. 

La rencontre avec Jean-Luc Godard

La renaissance viendra d'une double rencontre, permise et suscitée par Nathalie Baye. C'est d'abord Jean-Luc Godard, figure vénérée du cinéma intellectuel, qui offre à Johnny un rôle dans Détective. Présenté au festival de Cannes 1985, le film est bien reçu et la prestation de Johnny impressionne. Sur France Inter, Serge Toubiana qui dirige la Cinémathèque, adoube Johnny le comédien:  "Je trouve que Johnny Hallyday est maintenant et réellement un acteur. Il y a eu un acte de baptême symbolique pour lui et douloureux, c'est pas facile de travailler avec Jean-Luc Godard. Mais le résultat est tout à fait à la hauteur. C'est un acteur. Il est bouleversant."

L'album produit et composé par Michel Berger complète cette mue. C'est d'ailleurs Michel Berger qui conçoit le concert de Bercy en 1987. Adieu les paillettes et les tenues improbables, c'est en costume sobre que Johnny déroule ses chansons. Et Johnny lui-même change de modèle. Fini Elvis ou James Dean – qu'il continuera évidemment de vénérer –, désormais il puise ailleurs son inspiration : "J'aimerais faire, comme Montand, parce que ma carrière me fait penser à Montant... Pour être crédible à l'écran, il ne faut pas essayer de mélanger le show-business et le métier de comédien..."

C'est en réconciliant les deux publics que Johnny est véritablement devenu une icône nationale. 

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