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Histoires d'info. Jean-Luc Godard, tête d'affiche depuis les années 1960

Le réalisateur Jean-Luc Godard entretient une relation de longue date avec le Festival de Cannes. Il se fait connaître dès les années 1960 et s'est distingué cette année-là en trouvant un moyen inédit de répondre aux questions des journalistes, malgré son absence à Cannes. 

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Le journaliste François Chalais (à gauche) s'entretient avec l'acteur Michel Subor (à droite), aux côtés du réalisateur Jean-Luc Godard, lors du festival de Cannes. (JEAN CLAUDE PIERDET / INA)

Cette année-là, à Cannes, Jean-Luc Godard n’était nulle part et partout en même temps. Nulle part, parce que le cinéaste n’est pas venu sur la Croisette, et partout, parce que l’un de ses films, Pierrot Le Fou (1965), était à l’affiche du festival. En 2018, il a également signé sa présence dans la mesure où son dernier film, Le Livre d’image, était en compétition et a obtenu une Palme d’or spéciale. Il a aussi, une fois encore, marqué les esprits en donnant une conférence de presse depuis sa maison de Rolle, en Suisse, à partir de son téléphone portable.

Des débuts très remarqués

C’est en 1960 que le couple Godard/Cannes est pour la première fois à l’affiche. Les médias français s’intéressent de près à ce jeune cinéaste franco-suisse dont le premier film À bout de souffle a énormément plu à la critique. Le grand François Chalais interviewe Jean-Luc Godard pendant le festival, le 19 mai 1960. Là encore, il est question d’être à la fois présent et absent. 

"Jean-Luc Godard vous voici à Cannes, 'À bout de souffle' était, vous nous l'avez annoncé, sélectionné pour représenter la France. Vous le présentez en fait dans un coquet cinéma de la rue d'Antibes, que s'est-il passé exactement ?", demande François Chalais. "Moi je ne sais pas du tout. Je crois qu'il n'était pas du tout sélectionné. Il a été invité et je crois que c'est le droit du festival de Cannes d'inviter qui bon lui semble. Oui cela me faisait plaisir parce que cela m'aurait fait une chambre à l'œil, c'est tout", répond-t-il.

"Je souhaite que mon second film déplaise énormément"

Godard est très drôle, ce que l'on a tendance à oublier. Drôle et provocateur, il évoque son état d’esprit au moment du tournage de son nouveau film, Le Petit Soldat, à la fin de son entretien avec François Chalais : "J'ai l'impression d'aimer moins le cinéma qu'il y a un an, uniquement parce que j'ai fait un film et que ce film a plu, alors je souhaite que mon second déplaise énormément et que cela me donne envie de faire du cinéma de nouveau. C'est ça l'esprit de contraction dont je vous parlais", poursuit Jean-Luc Godard.

Jean-Luc Godard est mal à l'aise à Cannes, contrairement à François Truffaut qui était comme un poisson dans l’eau l’année précédente avec ses Quatre Cents Coups en compétition et même primé. Godard/Truffaut, deux caractères si différents, deux cinéastes de la Nouvelle Vague, deux cinémas de la Nouvelle vague.

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