Google a aujourd'hui 20 ans. Le 4 septembre 1998, le moteur de recherche était créé. Un petit mois après sa naissance, alors que Google n'était encore qu'un nain, un géant du secteur était menacé de disparition. Microsoft, déjà visé depuis quelques mois en Europe par une plainte pour abus de position dominante, était également visé par la loi antitrust aux États-Unis. Pour son système d'exploitation Windows, et plus encore, pour avoir équipé tous les PC avec Internet Explorer, le navigateur internet de Microsoft qui domine presque sans partage.Plusieurs groupes démantelésDans l’histoire, la justice américaine a déjà osé démanteler d’importants trusts. En s’appuyant sur le Sherman Act de 1890, la Standard Oil, géant pétrolier fondée par Rockefeller en 1870, la plus grande entreprise de l'époque, peut-être même la société la plus riche de l'histoire, a finalement été divisée en 34 sociétés indépendantes en 1911.Dans un passé plus récent, et dans le secteur des télécommunications, plus proche de celui de Microsoft ou de Google, AT&T, un géant qui avait un monopole de fait, non seulement sur les services téléphoniques du pays, mais aussi sur le matériel via une de ses filiales Western Electric, a perdu 70% de sa valeur en abandonnant notamment les communications locales en 1982.Google s'en sort gagnantLa justice américaine n’a donc pas hésité à frapper deux des plus grosses entreprises américaines. Et pourtant Microsoft est passé entre les gouttes et cela a eu des conséquences sur Google. Après avoir été condamné à l’éclatement, Microsoft a gagné en appel. La justice a considéré qu'on ne pouvait pas imposer le démantèlement de l'entreprise puisque l'entreprise de Bill Gates n'avait pas usé de coercition pour construire son monopole.Gates a accepté quelques aménagements, qui ont d’ailleurs permis à d’autres acteurs de pénétrer le marché des navigateurs, et notamment à Google depuis 2008 avec Chrome, qui est devenu quatre ans plus tard, le navigateur le plus utilisé au monde. Mais Google n'a pas gagné que cela dans ce bras de fer entre Microsoft et la justice américaine, il a également la quasi-certitude de ne pas subir le sort de la Standard Oil ou de AT&T. Ce qui en dit long sur la puissance des GAFA.