Histoires d'Info. Aux législatives de 1958, déjà, le "dégagisme" conduit plus de 300 nouveaux députés à l'Assemblée
Retour sur le premier tour des élections législatives avec cet incroyable coup de balai dégagiste. Un verdict des urnes qui n'est pas sans rappeler les premières législatives de la Ve République, celles de 1958.
Dimanche 11 juin, le verdict du premier tour des élections législatives laisse présager un incroyable coup de balai dégagiste pour ce scrutin. Cela n'est pas sans rappeler d'autres élections législatives : celles de 1958.
Les 23 et 30 novembre 1958 se tiennent les premières élections législatives de la nouvelle Ve République voulue et pensée par le général de Gaulle. Et si l'on ne parle pas encore de dégagisme, le verdict des urnes en est pourtant bien une illustration, comme le commentent les actualités françaises de l'époque : "À Arras, candidat mais aussi électeur, M. Guy Mollet avait conservé son siège, mais la SFIO en perdait une cinquantaine. C'est ainsi que le maire de Marseille, M. Defferre, n'était pas réélu. Autre perdant : Jacques Duclos à Montreuil, et le Parti communiste qui n'a que dix élus. À Montsauche, enfin, dans la Nièvre, M. Mitterrand faisait partie des 338 députés sortants non réélus." Une grande partie des ténors de la gauche battus, voilà qui nous rappelle quelque chose près de soixante ans plus tard. Mais le parallèle ne s'arrête pas là.
338 nouveaux députés : record à battre
Il y a un profond renouvellement de l'Assemblée nationale. Plus de 300 nouvelles têtes sont envoyées au Palais Bourbon. Un total jamais atteint à nouveau sous la Ve République, mais qui sera peut-être approché en 2017, renforçant le parallèle entre les deux législatives. Songeons qu'en 1968, seulement 119 nouveaux députés avaient été élus ! Un chiffre à mesurer, cependant, car le nombre total de députés avait été fortement réduit, passant de 576 en 1958 à 482 en 1962. Ce total restera relativement stable pendant vingt ans avant de repartir à la hausse en 1986 pour atteindre le chiffre actuel de 577 députés.
Troisième parallèle, l'arrivée en tête d'une nouvelle force politique. Aujourd'hui La République en marche (LREM), hier l'Union pour la nouvelle République (UNR). Dans les deux cas, on parle davantage d'un mouvement plutôt que d'un parti et dans les deux cas, ces forces veulent se penser comme n'étant ni de droite, ni de gauche.
Il y a toutefois une grande différence entre le mouvement du général de Gaulle et celui d'Emmanuel Macron à l'issue des élections législatives. En 1958, l'UNR avait du se contenter d'une majorité relative, obtenant environ 35% des sièges, ce qui l'avait obligée à s'allier avec d'autres forces politiques pour gouverner. En 2017, Emmanuel Macron semble filer vers une écrasante majorité absolue. Une majorité absolue dont le général de Gaulle profitera tout de même quelques mois, lors des législatives provoquées après la crise de mai 1968.
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