Euro: des billets, le symbole de l'utopie européenne
Retour au mois de décembre 1996, pour un moment symboliquement fort sur la voie de l’euro. La présentation des futurs billets de banque.
Il reste cependant un petit doute sur leur apparence. Alexandre Lamfalussy, président de l’Institut monétaire européen:
"Le choix entre des billets absolument identiques des deux côtés, ou bien des billets avec un petit signe national...Ce choix n'a pas encore été fait."
Finalement, la décision sera de choisir une face nationale sur les pièces mais de "dénationaliser" au maximum l’apparence des billets.
Mais ce choix très politique va encore plus loin.
L’homme qui a dessiné les billets d’euros qui se trouvent dans nos portefeuilles et nos poches s’appelle Robert Kalina. Il est Autrichien et il a remporté le concours organisé par l’Union européenne au début de l’année 1996 et quelques mois avant la mise en circulation des nouveaux billets, Robert Kalina décrit son travail et les contraintes très strictes qu’on lui a imposées:
"J'ai pensé aux ponts pour l'idée de jonction entre les pays. Ils permettent de franchir les obsctales. Sur l'autre face des billets, il y a des portes et des fenêtres qui sont ouvertes. On peut passer à travers, voir à travers et ainsi connaître de nouvelles expériences. Mais je n'avais pas le droit de m'inspirer de la fenêtre d'une église en particulier. La fenêtre devait être gothique mais pouvait se situer n'importe où en Europe..."
Le nouveau billet de 20 euros dessiné par Reinhold Gerstetter n'échappe pas à la règle.
Et l’on se retrouve avec des billets sans symboles nationaux et avec des monuments qui n’existent nulle part en Europe.
Renforçant l’idée que la construction européenne est bel et bien une formidable utopie, c’est-à-dire étymologiquement, "sans lieu".
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