Cet article date de plus de huit ans.

Baisser les impôts un an avant une élection difficile...(1985)

En 1985, dans un contexte difficile, la gauche au pouvoir annonce une baisse d'impôts...qu'elle justifie par les bons résultats qui s'annoncent. Un argument qui en rappelle un autre, actuel.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Franceinfo (Franceinfo)

Retour  le 29 janvier 1985. A un an de difficiles élections législatives, la gauche au pouvoir adopte une attitude qui n’est pas éloignée de celle du gouvernement actuel. Discours positif, le plus dur est derrière nous, et une annonce qui devrait satisfaire les Français. Pierre Bérégovoy, ministre de l’économie, sur le plateau du 13H de TF1 :

"La baisse d'impôts décidée pour 1985 sera poursuivie en 1986... Tout cela nous est rendu possible grâce à l'amélioration de notre situation économique."

La baisse des impôts n’est évidemment pas à fins électoralistes, elle n’est que la conséquence de l’amélioration de la situation économique…C’est exactement la rhétorique de François Hollande et du gouvernement de Manuel Valls. Une rhétorique qui permet ainsi de présenter la baisse des impôts comme une forme de récompense après des années d’efforts collectifs.

En préparant cette chronique, j’avais lu et formulé l’hypothèse qu’assez systématiquement le pouvoir en place et qui souhaite le rester promet des baisses de l’impôt sur le revenu à l’horizon d’une nouvelle échéance électorale.

Eh bien, j’avais tort. La droite ne le fera pas avant 1988, la gauche ne le fera pas non plus avant 1993. Et en 1994, un an avant la présidentielle, le ministre du budget d’Edouard Balladur, Nicolas Sarkozy est très clair sur le sujet :

"J'aimerais être le ministre du budget qui diminue les impôts...Mais je suis le ministre du budget qui a succédé à 10 années de socialisme [sic]"
 

Portée par le retour de la croissance, la gauche plurielle au pouvoir depuis 1997, annoncera des baisses d’impôts à partir de 2001. Des baisses d’impôts bien réelles qui ne permettront tout de même pas d’empêcher le fiasco du 21 avril 2002.

Nous rappelant que promettre des baisses d’impôt ou les refuser au nom de la rigueur ne garantit évidemment, pas une victoire électorale.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.