Avant 1982, pas d'indemnisations pour les victimes des catastrophes naturelles
Retour en janvier 1948, de l’eau, beaucoup d’eau en Meurthe et Moselle, des populations éprouvées et un président du Conseil qui vient consoler. A Nancy, les bas quartiers étaient sous les eaux, dans la campagne, des villages ont été presque submergés, et le président du Conseil, Robert Schuman est allé témoigner à ses compatriotes de la part que prend le gouvernement à l'épreuve nouvelle qui les frappe. "Comme Lorrain", a-t-il déclaré, "je suis fier de mes compatriotes et de leur courage".
Consoler, c’est bien, mais les agriculteurs, les commerçants, ou les simples habitants n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Les assurances ne couvrent à l’époque que des sommes dérisoires compte tenu des pertes souvent considérables.
La nécessité de développer les fonds d'aide aux victimes
L’Etat n’est cependant pas uniquement consolateur, il met aussi la main à la poche avec le Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités ou le Fonds national de garantie des calamités agricoles, mais là encore, les indemnités ne sont le plus souvent qu’une goutte d’eau dans un océan de pertes.
Et pourtant, les catastrophes naturelles ne sont malheureusement pas rares, en témoignent la récurrence des crues des années 1950.
C’est une nouvelle crue, celle du début de l’année 1982 qui va pousser le parlement à majorité socialiste à légiférer.
France Inter, le 3 juin 1982 :
Hier, l'Assemblée nationale a examiné un texte de loi sur l'indemnisation des victimes des catastrophes naturelles. Les assurances pourront, au moyen de nouvelles garanties, assurer les risques de catastrophes. Cela se traduire, bien entendu, par une cotisation un peu plus forte, mais avantage, l'indemnisation sera intégrale.
Désormais, tout souscripteur d'un contrat d'assurance de dommages aux biens bénéficiera d'une couverture automatique, large, et pas chère contre les risques de catastrophes naturelles.
L’ensemble reste financé par les assurés qui, quelle que soit leur exposition au risque, versent une surprime qui servira à indemniser totalement les victimes à condition qu’un arrêté de catastrophe naturelle soit pris en conseil des ministres. Au final, l’Etat garantit la viabilité du système. Depuis une vingtaine d’années, devant la récurrence des phénomènes climatiques, une partie de plus en plus importante de la surprime que vous payez sert à financer la prévention des risques. Mais on dépense de moins en moins pour la prévention. Comme si on avait oublié que le coût économique mais aussi humain de prévenir sera toujours inférieur à celui de guérir.
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