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35 ans après l'attentat de la rue Copernic, le combat contre l'antisémitisme est encore à mener

Le 3 octobre 1980, une bombe explose devant la synagogue de la rue Copernic tuant quatre personnes dans un contexte de montée en puissance des actes antisémites, qu'ils viennent de l'extrême droite ou de militants pro-palestiniens. 35 ans plus tard, l'actualité nous rappelle que le combat contre l'antisémitisme est loin d'être gagné.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Attentat de la rue Copernic, le 3 octobre 1980 © Maxppp)

Un attentat antisémite en plein Paris

Nous sommes le 3 octobre 1980 en fin d’après-midi. Un attentat mortel est perpétré en France contre la communauté juive. Une bombe a explosé devant la synagogue de la rue Copernic, bondée de monde à l'occasion d'une bar mitzvah. Quatre personnes seront tuées, dont deux passants.

 L’attentat de la rue Copernic est loin d’être un acte isolé. Il s’inscrit dans une vague d’attaques antisémites qui frappent la communauté juive en Europe. Entre 1975 et 1980, une centaine de synagogues et plus d’une vingtaine de cimetières juifs sont profanés.  Les menaces viennent tout autant de l’extrême droite que des militants de la cause palestinienne. Et contrairement aux premiers soupçons, les responsables seront à rechercher du côté du Front de Libération de la Palestine.

Les mots de Raymond Barre

Peu de temps après l’attentat, dans la soirée du 3 octobre, le Premier Ministre Raymond Barre est sur place. Les mots qu’il prononce ce soir-là entreront dans l’histoire…

"Cet attentat odieux voulait frapper les Israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic"

La polémique est immédiate et immense. Le Premier ministre sous-entendrait que les victimes juives ne seraient pas innocentes, les distinguant qui plus est des Français. Quand on entend Manuel Valls ou François Hollande rappeler en permanence la place essentielle des Juifs dans la communauté nationale, on se dit que la leçon a été retenue.

Une opinion publique sous le choc

Les propos de Raymond Barre sont d’autant plus mal venus qu’ils rencontrent certainement l’un des objectifs des terroristes qui visent à isoler la communauté juive de la communauté nationale. Un sondage Louis Harris publié dans l’Express révélait en 1977 que 22% des Français considéraient alors que  les Juifs ne sont pas aussi Français que les autres Français.

 L’émotion nationale est forte après l’attentat de la rue Copernic. Trois jours plus tard, les 22% sont devenus 10% et une immense manifestation se forme à Paris où près de 200.000 personnes manifestent à l'appel du MRAP. Des dizaines de milliers d'autres manifestent en province.

Pourtant, 35 ans après l’attentat de Copernic, attentats et profanation récentes nous rappellent à quel point la communauté juive reste une cible et que la lutte contre l’antisémitisme reste un combat à mener.

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