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1993: le Congrès vote une loi limitant l'accès aux armes à feu aux Etats-Unis

Cela semble aujourd'hui inconcevable. Mais il y a un peu plus de vingt ans, le Congrès américain limitait l'accès aux armes à feu. A l'origine, un homme, un héros: James Brady.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Retour le 30 mars 1981, Antenne 2 est en édition spéciale. Il faut dire que l’événement est d’importance. A Washington, un homme vient de tirer sur le président des Etats-Unis, Ronald Reagan. Sévèrement touché, sa vie n’est pas en danger, mais un autre homme est entre la vie et la mort. Paul Nahon est au commentaire:

"Par terre sur le trottoir, face contre terre, vous apercevez le porte-parole de la Maison Blanche, M. Brady, qui a reçu une balle en plein front. Regardez la tâche de sang. Son état est considéré ce soir très grave."

Cet homme, James Brady, porte-parole de la Maison Blanche va survivre. Les séquelles sont lourdes et si l’homme passera le reste de sa vie cloué à un fauteuil roulant, c’est bel et bien debout, avec sa femme Sarah, qu’il va œuvrer pendant plus de dix ans à arracher une loi rendant plus difficile l’accès aux armes à feu.

Après un premier échec en 1991, deux ans plus tard, très ému, James Brady est au côté de Bill Clinton qui signe la loi votée par le Congrès…

"C’est un jour important pour moi, mais c’est un bien plus grand jour pour l’Amérique et pour les enfants de l’Amérique. Nous ne sommes pas uniquement les témoins de la signature d’une loi. Nous assistons aussi à la fin de la folie incontrôlée et le début d'une croisade sincère pour un pays plus sûr et plus sain."

La loi Brady impose un contrôle des antécédents psychiatriques et judiciaires lors de l’achat d'une arme neuve (deux millions de transactions ont été empêchées grâce à cela depuis 1994) et un délai de cinq jours entre l’achat et la livraison de l’arme, histoire d’empêcher les crimes passionnels.

Dans la foulée en 1994, le Congrès interdit la vente des armes d’assaut. Mais la NRA, le lobby pro-arme n’entend pas être désarmés.

En 1997, la Cour Suprême lui donne raison et abandonne la période de latence de cinq jours prévu par la loi Brady et en 2004, l’interdiction des armes d’assaut n’a pas été reconduite, le Congrès s’y opposant.

Plus de contrôle et l’interdiction des armes d’assaut, deux objectifs déjà atteints par le passé, et qu’Obama a aujourd’hui le plus grand mal à imposer à nouveau.

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