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1988: l'Arabie saoudite rompt ses relations diplomatiques avec l'Iran

Le drame de La Mecque durant l'été 1987 met en lumière l'ampleur des tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran. Elles aboutiront quelques mois plus tard à la rupture des relations entre les deux pays.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Retour  au tout début du mois d’août 1987. Les tensions sont extrêmement vives entre l’Arabie saoudite, pays sunnite et allié des Etats-Unis, et l’Iran, pays chiite et ennemi des mêmes américains.

La cause ?  Des affrontements meurtriers entre pèlerins Iraniens et forces de l’ordre saoudiennes à la Mecque, ayant causé la mort de plus de 400 personnes, majoritairement des Iraniens.

A Téhéran, la foule est en colère : Pierre Weil, le 3 aout 1987 sur France Inter :

"A Téhéran hier, des centaines de milliers de personnes ont manifesté en criant "vengeance". Le gouvernement iranien avait décrété que ce dimanche était "journée de haine contre les Etats-Unis". Le président du parlement iranien a demandé à la foule de "détruire le régime saoudien et de venger le sang des martyrs de la Mecque".

 

L’ambassade d’Arabie saoudite à Téhéran est occupée par les manifestants, un diplomate saoudien qui avait tenté de fuir, meurt en tombant d’une fenêtre de l’ambassade. Par ailleurs, l’ambassade du Koweit, qui était à l’époque encore un fidèle allié des Saoud, est incendiée.

Pour Téhéran, Riyad est un agent de l’impérialisme américain, entravant le pèlerinage des fidèles chiites, et détenteur d’une vision fausse de l’islam.

Et après des mois de tensions, notamment autour du nombre de visas accordés aux pèlerins iraniens, ce qui devait arriver, arriva. Antenne 2 le 27 avril 1988:

 

"Cette fois c'est officiel. Hier soir, l'Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran. Le personnel diplomatique iranien en poste sur le sol saoudien a une semaine, et pas plus, pour quitter les lieux."

 

La crise actuelle, très grave, nous rappelle que l'hostilité traditionnelle entre Arabes et Perses, entre sunnites et chiites, mais aussi la compétition entre deux leaders régionaux potentiels, étouffée de manière spectaculaire dans les années 1990, n’a jamais véritablement disparu.

Reste qu’avec la normalisation des relations en cours entre Téhéran et Washington et dans un contexte de crise économique en Arabie Saoudite, la crise actuelle est finalement inédite…

 

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