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1981: le Salon du livre au secours de l'édition française

En mai 1981, le premier Salon du livre de Paris s'ouvre au Grand Palais. Les créateurs le pensent comme le moyen d'exposer tous les livres disponibles en France.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Retour le 15 septembre 1980. Un constat qu’on a beaucoup entendu ces dernières années est déjà d’actualité il y a plus de 35 ans:

"L'édition française lance un cri d'alarme. Plus de 30% des maisons d'édition sont touchées par la crise, la production générale a chuté de 6% l'an dernier. Alors, le syndicat national de l'édition décide de lutter et annonce le premier salon du livre à Paris en mai prochain.  François Clément porte-parole de ce syndicat: "A Paris, nous avons un phénomène un peu particulier. Nous avons une très grande agglomération et il faut de très grands événements pour percer la zone d'indifférence."

Sortir le livre de "l’indifférence" voilà qui en dit long sur le marché du livre…L’idée d’un salon du livre organisé à Paris vise donc d’abord à vendre des livres. Tous les livres.

A écouter Jean-Paul Gisserot, le fondateur du salon du livre qui ouvrira ses portes pour la première fois au Grand Palais en mai 1981, il s’agit ni plus ni moins d’ouvrir pendant quelques jours la plus grande librairie du monde:

"Je pense qu'un grand salon du livre comprenant tous les éditeurs français sera l'occasion de montrer au public français l'ensemble des fonds des éditeurs. C'est très important, parce que beaucoup de nos livres sont difficiles à trouver, puisque devant des ventes un peu lentes, les libraires hésitent parfois à les présenter. L'occasion de présenter tout un tas de titres qui d'habitude ne sont plus présentés au publ ic."

Avant Internet, voilà l’occasion de trouver tous les livres ou presque en stock chez les éditeurs. En somme Amazon avant l'heure. Et pour bien s’assurer du succès commercial, les visiteurs du salon disposent d’une ristourne de 20% sur les livres vendus.

Une ristourne interdite quelques mois plus tard quand Jack Lang, nouveau ministre de la culture, fera voter le prix unique….

Selon les éditeurs, le salon du livre aurait perdu une partie de son âme en s’installant au parc des expositions de la porte de Versailles.

Et si les auteurs "vus à la télé" continuent d’y vendre beaucoup de livres, participant d'une "starification" bien loin des objectifs du premier salon, le volume total des ventes est si décevant au regard des coûts que l’an dernier Hachette Livre et ses marques phares, Fayard, Grasset, Lattès, Stock, Calmann-Lévy avaient  boycotté le salon. Certaines, mais pas toutes, reviennent cependant cette année.

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