Travis, 23 ans : "La politique, c'est beaucoup d'hypocrisie"
Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18-30 ans. Vendredi 7 janvier, rencontre avec Travis, jeune actif de 23 ans.
À 23 ans, Travis est vendeur dans un supermarché à Paris. Cet emploi lui rapporte 1 300 euros par mois. La moitié de son salaire lui sert à payer son loyer, un petit studio dans un foyer de jeunes travailleurs. Travis ne touche plus d’APL et envoie de temps en temps de l’argent pour aider son père, au chômage depuis plusieurs années.
Résultat : les fins de mois sont difficiles, les économies impossibles et les projets compliqués à concevoir. Aux politiques, Travis demande plus d’aides pour les jeunes actifs.
J'ai arrêté l'école pour aider mes parents financièrement. Si ça ne tenait qu'à moi j'aurais continué.
Travis, 23 ans
"C'est nous qui prenons toute la misère de nos parents", lance-t-il, en rappelant qu'il a arrêté l'école pour pouvoir aider sa famille en difficulté financière. "Mon père, ça fait plus de sept ans qu'il est au chômage. Ce n'est pas souvent mais le mois dernier j'ai dû envoyer de l'argent à mon père...On se demande comment on va faire" confie-t-il.
"Que ça soit pour trouver une alternance ou du travail, c'est très dur pour les jeunes d'aujourd'hui", déclare Travis, qui a perdu son allocation d'aide au logement au moment où il a trouvé son emploi qui lui rapporte à peine un smic. Il demande aux politiques "plus d'aides et un meilleur suivi" pour les jeunes travailleurs.
Les politiques veulent juste le pouvoir et après fin de l'histoire.
Travis, 23 ans
Pour Travis, "la politique, c'est beaucoup d'hypocrisie. Les politiques nous vendent du rêve comme pas possible et, après, quand qu'ils sont élus, leur discours change. Cela ne m'intéresse pas de regarder ce genre de choses." Et d'avouer ne pas connaître tous les candidats à l'élection présidentielle de 2022. "Je sais qu'il y a Zemmour et peut-être Mélenchon mais après je ne sais pas."
En revanche, il dit ne pas être "désintéressé" pour autant par la politique et défend la reconnaissance du vote blanc. "Parfois, le silence peut parler. Il peut vouloir dire qu'il faut se remettre en question. Le silence est une réponse".
Travis n'est pas sûr de pouvoir voter en 2022 pour des raisons administratives : "Quand j'ai fait ma carte électorale, j'étais dans l'Yonne. Vu que là je suis à Paris je ne sais pas si je vais avoir l'opportunité de le faire".
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