Sarah, 24 ans : "J'ai voté Marine Le Pen au 1er tour en 2017 mais si Emmanuel Macron se représente, je voterai pour lui"
Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18 à 25 ans. Vendredi 10 septembre, rencontre avec Sarah, 24 ans, enseignante contractuelle à Fourmies (Nord).
Sarah a 24 ans, elle vit à Fourmies (Nord), où le taux de chômage est quasiment quatre fois supérieur à la moyenne nationale : 31% contre 8,1%. Sarah vient d'un milieu défavorisé. Elle a toujours voulu être prof mais elle a dû arrêter ses études pour travailler. "Cumulant l'emploi et les études, j'ai trouvé que ça serait plus facile de travailler parce que c'était une nécessité, raconte Sarah. Il fallait que je paie mes factures. Les bourses, ça ne suffisait pas. Le Crous, ça ne paie pas toutes les factures."
Sarah est d'abord devenue assistante d'éducation. Puis on lui propose de remplacer une enseignante dans un lycée professionnel en tant que contractuelle. "Sans prétention, j'ai fait des études, donc je ne voulais pas aller à l'usine, explique-t-elle. J'ai cherché du travail dans tout ce que je pouvais : secrétaire, assistante pédagogique... A chaque fois, je revenais dans un domaine un peu social, un peu éducatif."
"Je me suis dit que c'était peine perdue"
Côté politique, Sarah prend son "droit de vote à cœur pour des raisons historiques, parce que des femmes se sont battues pour, [mais] je ne vote pas par conviction politique." Parce qu'elle n'avait "pas trop d'idées", Sarah a voté pour Marine Le Pen au premier tour de l'élection présidentielle de 2017. "Si on s'arrête au fait que c'est la fille de Jean-Marie Le Pen, oui, on va dire que c'est une grosse raciste, estime Sarah. Mais si on écoute ce qu'elle dit, il y a des fois où c'est limite mais elle a aussi de bonnes idées."
Au second tour, Sarah n'a pas voté pour la candidate du Rassemblement national : "Je me suis dit que c'était peine perdue et qu'une voix de plus ou de moins, ça n'allait rien changer. L'issue allait être la même. "
"Tout le monde dit du mal de notre président actuel, mais il ne me déplaît pas tant que ça, avoue-t-elle. Si Emmanuel Macron se représente, je voterai pour Emmanuel Macron. Il n'a pas fait que du bien, certes, comme tout président, mais je trouve qu'il fait partie des présidents les plus audibles. On comprend ce qu'il dit. Il a souvent été dans notre salon pendant la pandémie, il est devenu familier. Et puis je trouve qu'il a pas trop mal géré la crise du Covid." Et Sarah se dit qu'un deuxième mandat ne serait pas inutile. "En un mandat, on ne peut pas mettre en place tout ce qu'on voulait."
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