Mehdi, 19 ans : "Ce que j'attends du prochain président c'est qu'il renoue un lien avec le peuple"
Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18-30 ans. Vendredi 26 novembre, rencontre avec Mehdi, 19 ans, à l'initiative d'un cahier de doléances de la jeunesse.
Direction la mairie d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) pour rencontrer Mehdi, 19 ans. Déjà à l’âge de 14 ans, il avait demandé un rendez-vous avec le maire pour lui parler des problèmes de la ville et en particulier des conditions de vie des habitants du quartier Les Mourinoux, où il vit. Cette année, Mehdi a décidé de recueillir les doléances des jeunes, via un questionnaire, afin de les transmettre en mains propres aux candidats à l’élection présidentielle de 2022.
"On ne sait plus vraiment qui est de droite ou qui est de gauche"
Parmi les doléances que Mehdi a recueillies, certaines concernent le milieu du travail. "Les jeunes demandent de mieux payer les infirmiers et infirmières, de taxer les robots ou de verser une prime aux femmes qui seraient moins bien payées que les hommes", énumère Mehdi en feuilletant les pages du cahier. "Il y a des demandes sociales mais il y a aussi des demandes au niveau de la sécurité. J'ai noté toutes les idées, même celles qui ne me conviennent pas".
Je me suis dis que j'allais essayer de faire quelque chose en tant que citoyen.
Mehdi, 19 ans
Mehdi est engagé depuis tout petit, pourtant il ne se reconnaît dans aucun parti politique. "Aujourd'hui c'est très difficile de se reconnaître dans un parti politique. On ne sait plus vraiment qui est de droite ou qui est de gauche". Le jeune étudiant de 19 ans voudrait que l'on parle davantage des idées que des personnalités qui les portent. "Je trouve que c'est une bonne chose que les partis soient cassés parce que ça nous force à nous intéresser aux idées".
Mehdi a l'impression que les gens et les jeunes s'éloignent plus en plus de la politique. "C'est pas les clashs qui vont sauver la France. Les politiciens sont presque devenus des influenceurs ou des TikTokeurs..."
"Je ne vois pas de politique, je vois du cinéma"
Pour Mehdi, le vote compte. "On s'est battu pour avoir ce droit mais c'est aussi un devoir. Si on continue à laisser un groupe de personnes voter, on finit dans une oligarchie". Pour autant, il ne sait pas encore pour qui il aimerait voter en 2022 et préfère rester prudent. "On n'a pas encore tous les noms des candidats. Il y a encore la primaire de la droite. Pour le moment je préfère attendre de voir qui va vraiment bien développer ses discours et ses idées".
À moins de cinq mois du premier tour, Mehdi a l'impression que "nous ne sommes pas encore entrés dans le sérieux. Quand on entend certaines chaînes d'informations on voit du drame, des clashs, des embrouilles, du cinéma. On tourne en rond. Je ne vois pas de la politique, je vois du cinéma. J'ai l'impression d'être devant Les Anges de la téléréalité. Ce que j'attends du prochain président c'est qu'il renoue un lien avec le peuple".
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