Cet article date de plus de trois ans.

Marwan, 19 ans : "J'ai l'impression qu'on est assis dans les tribunes et qu'on regarde, impuissants"

Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18-30 ans. Mardi 9 novembre, rencontre avec Marwan, 19 ans, étudiant à Paris et "primo-votant".

Article rédigé par franceinfo - Manon Mella
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Marwan, 19 ans, étudiant à Paris, dans le parc des Buttes-Chaumont. (MANON MELLA / FRANCEINFO)

Direction le parc des Buttes-Chaumont, dans le 19e arrondissement de Paris, pour rencontrer Marwan. Il est étudiant, il vit chez ses parents et en 2022, il va pouvoir participer pour la première fois à une élection présidentielle.

À 19 ans, Marwan semble déjà déçu par la politique. "Emmanuel Macron et d'autres personnages politiques parlent des étudiants en disant que c'est l'avenir de notre nation alors qu'ils font toujours la queue pour avoir à manger". Marwan souhaiterait que les politiques investissent davantage dans l'avenir, c'est-à-dire "l'écologie, l'éducation pour avoir une jeunesse qui s'en sort et qui trouve sa place".

Quant aux différentes mesures prises par le gouvernement en faveur de la jeunesse (le plan "1 jeune 1 solution", le contrat d'engagement etc), Marwan les trouve superficielles. "C'est trop de paraître et de communication. C'est comme si on mettait un pansement sur une énorme plaie, ça ne stoppe pas le saignement. Il faut aller en profondeur, aller dans les quartiers là où les écoles sont abandonnées, mettre du budget, augmenter le salaire des profs, baisser le nombre d'élèves par classe...Il y a trop de trucs à faire en fait".

"On se passe le problème de mandat en mandat"

Pour autant, même si Marwan a déjà pensé à s'engager, il estime que ce n'est pas à lui de le faire. "Il y a un État, des politiques, de l'argent...Moi à ma petite échelle j'essaye de parler aux autres mais je ne vois pas ce que je peux faire de plus face à des gens qui peuvent allouer des enveloppes de plusieurs millions dans la jeunesse et qui décident de ne pas le faire". Le jeune étudiant de 19 ans estime "qu'on se passe le problème de mandat en mandat, de président en président. C'est toujours la faute de quelqu'un d'autre".

La politique, Marwan "aimerait y croire" mais se sent un peu désabusé. "J'ai l'impression qu'on vote toujours pour le moins pire. Là, il y a un matraquage médiatique qui surexpose Eric Zemmour. J'ai l'impression qu'il va passer au deuxième tour et qu'on va devoir voter Macron. J'ai l'impression qu'on est assis dans les tribunes et qu'on regarde".

En 2022, Marwan pourra, s'il le souhaite, participer à une élection présidentielle pour la première fois. Le jeune Parisien est pour la reconnaissance du vote blanc et ne pense pas s'abstenir même s'il ne sait pas pour qui voter pour l'instant. Il assure, avec dépit, qu'il fera barrage à l'extrême-droite. "J'en ai parlé avec des gens. On m'a dit 'mais t'es complètement fou, tu vas laisser passer Le Pen'. On m'a expliqué que ça pouvait avoir des conséquences dramatiques pour le pays donc je ferai barrage..."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.