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Des chercheurs italiens compilent toute la littérature scientifique sur la santé des joueurs

Quels sont les enjeux de santé dans l'esport et le jeu vidéo ? Problème de posture, de santé mentale, de rythme cardiaque, etc. Des chercheurs italiens ont travaillé sur ces questions. Il y a un travail de prévention à mener et un encadrement des professionnels à renforcer.
Article rédigé par Jules de Kiss
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Parmi les problèmes de santé récurrents cités par les chercheurs, les problèmes osseux et musculaires, engendrés par des postures inadaptées. Ici, un jeune homme joue a "Rocket League" sur son ordinateur. (ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS / AFP)

Au même titre que les sportifs professionnels, les esportifs ont besoin d'un accompagnement, notamment sur le plan physique pour améliorer la performance et prévenir les problèmes de santé. C'est l'une des conclusions d'une équipe de chercheurs italiens qui a combiné une centaine d'études scientifiques déjà existantes sur la santé dans l'esport et le jeu vidéo (article ici en anglais). Elle dresse un panorama des différents types de blessures, mettant l'accent sur des phénomènes moins connus que les problèmes de postures, comme la hausse du rythme cardiaque. Depuis plusieurs années déjà, les clubs professionnels apportent des réponses. Explications avec Laure Valée, consultante esport de franceinfo.

franceinfo : Les pathologies liées à l'export sont-elles nombreuses ?

Laure Valée : Si la pratique de l'esport a plus d'une décennie, on se rend compte aujourd'hui de toutes les pathologies qui peuvent survenir, tout jeux confondus. Des problèmes cardio-vasculaires, dus au fait que le cœur peut beaucoup s'accélérer lors d'une partie de jeu vidéo. Des problèmes osseux, des problèmes de postures, aussi que les équipes professionnelles essaient de prévenir en encadrant les joueurs.

Quels joueurs professionnels ont déjà été touchés ?

On peut citer l'exemple d'Uzi, véritable légende du jeu League of Legends en Chine. Il a dû prendre sa retraite il y a quelques années, car son médecin lui avait dit "tu as malheureusement le corps et l'ossature d'un homme de 60/65 ans" alors que le pauvre n'avait que 25 ans. On a aussi l'exemple de Paul "Soaz" Boyer, joueur français sur ce même jeu League of Legends, qui avait dû se faire opérer du canal carpien, très sollicité pour tenir la souris, une blessure qu'on retrouve beaucoup chez les esportifs.

À l'inverse de certains sports professionnels dans lesquels on est pris en charge assez tôt, dans des centres de formations, les jeunes de l'esport restent trop longtemps chez eux, sans encadrement ?

Oui, c'est le problème. On reste chez soi, on est chez papa-maman et on est pris en charge plus tard si on est repéré grâce à ses performances. Pourtant, des initiatives sont mises en place. Je pense par exemple à la Tony Parker Academy, qui en plus d'être un centre d'entraînement de basket, accueille des jeunes esportifs pour les encadrer et leur donner de bonnes habitudes. Cela dit, le secteur manque encore d'initiatives pour cadrer les plus jeunes joueurs et leur donner les bonnes pratiques qui feront d'eux les meilleurs à l'avenir.

Ceux qui ont bien compris l'intérêt d'un accompagnement sur la santé des joueurs, ce sont les clubs professionnels ?

Oui, tout à fait. On a vu une évolution sur l'encadrement autour des joueurs. Aux débuts de l'esport il y avait souvent un seul coach, qui se concentrait sur le jeu en lui-même. Aujourd'hui, on trouve des diététiciens, des kinésithérapeutes, un encadrement sur la santé mentale. Bref, toute une équipe pour encadrer le joueur du moment où il se lève, jusqu'à ce qu'il se couche, toujours dans le but d'améliorer ses performances.

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