Cet article date de plus de dix ans.

La vigne qui tue

Le journaliste Michel Bessaguet a enquêté pendant un an dans le Bordelais, sur le danger des pesticides pulvérisés d'avril à septembre dans les vignes. Il fait un parallèle avec l'amiante et prévient qu'une catastrophe sanitaire est à venir. Il publie un article accablant dans le nouveau numéro de la revue XXI.
Article rédigé par Marie Bernardeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Michel Bessaguet commence à s'intéresser au
sujet, après la lecture d'un petit article dans un journal local en février

  1. Il découvre que la France est championne d'Europe dans la consommation
    des pesticides, avec 62.700 tonnes utilisées chaque année, dont 20% uniquement
    pour la viticulture. Un chiffre en constante augmentation.

Il suit alors le combat d'une ouvrière
agricole, Marie-Lys, 35 ans qui a osé briser l'omerta qui règne dans la région,
pour faire reconnaître la maladie professionnelle de son frère, mort à 47 ans
d'un cancer après avoir manipulé des pesticides depuis l'âge de 14 ans.
Elle-même a fait des tests. Elle a plusieurs perturbateurs endocriniens et des
éléments cancérigènes dans le corps et sa fille a une malformation de l'urètre.
Elle lui explique que les ouvriers viticoles pulvérisent les pesticides dans
les vignes sans protection et que les riverains ne sont pas prévenus de leur
passage.

Michel Bessaguet cherche des témoignages en
vain. Le sujet est "tabou, caché, dissimulé, enfumé par les institutions
agricoles
", raconte-t-il. Il déniche des "rapports scientifiques
ensilés
" et trouve des choses bouleversantes. Dans une mission
d'information, les sénateurs ont reconnu la dangerosité de ces produits pour la
santé, mais aucune décision concrète n'a été prise par le gouvernement. Le
journaliste met en cause le poids du lobby agricole et dénonce les liens entre
la FNSEA, le puissant syndicat agricole et l'UIPP, l'union des industries de la
protection de plantes, qui regroupe les fabricants de pesticides.

Pour
lui si rien n'est fait rapidement, il faut craindre une catastrophe sanitaire
majeure, comme pour l'amiante.

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