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La guerre des applis est déclarée

Au programme: Bolt, le nouveau concurrent de Snapchat, missile téléguidé signé Facebook, WikiLeaks qui reprend le chemin des révélations avec une affaire de corruption en Australie, un nouveau coup de pouce à la cybersécurité en France et les bons résultats en Bourse de Twitter.
Article rédigé par Thomas Rozec
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (Les applications d'échange de photos se multiplient. © REUTERS/Andrew Burton)

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Qui veut la peau de Snapchat ?

La guerre des applis a pris un nouveau tournant. Instagram vient tout juste de lancer sa nouvelle application d'échanges de photos éphémères, Bolt (dans une poignée de pays pour le moment, et donc pas encore en France), un concurrent frontal à Snapchat, l'appli star dans le domaine.

Copier les idées qui marchent, c'est d'une banalité sans nom dans un milieu aussi agressivement libéral que celui des nouvelles technologies. Mais ce lancement-là n'a rien d'anodin lorsque l'on regarde le contexte. Car Bolt est en réalité un nouvelle torpille envoyée directement à Snapchat par Facebook, propriétaire d'Instagram, qui ne se remet pas de n'avoir jamais pu acheter la petite appli qui marche si bien. L'entreprise avait pourtant mis 3 milliards de dollars sur la table, rien n'y a fait: Snapchat ne voulait pas être englobé dans le grand Tout Facebook.

Depuis, c'est la guerre. Première salve il y a quelques mois avec le lancement (un peu chaotique) de Slingshot, la version Facebook de Snapchat, qui peine pour le moment à s'imposer. Rebelote, donc, aujourd'hui avec Bolt. Un tir nourri qui pour l'instant ne porte pas vraiment ses fruits, la petite rebelle tenant plutôt bon face au géant éconduit. C'est presque un conte de fées moderne quand on y pense...

WikiLeaks toujours actif

Ces derniers temps, on avait plutôt tendance à ranger WikiLeaks dans la case faits-divers (voire cinéma). Depuis plus de deux ans, ce sont surtout les déboires de son fondateur, Julian Assange, toujours barricadé dans l'ambassade de l'Equateur à Londres pour échapper à une extradition vers la Suède, qui ont fait couler de l'encre, bien plus que les révélations qui ont fait le succès de l'organisation.

Mais WikiLeaks bouge encore. La preuve avec ses dernières révélations en date, publiées hier soir. Elles concernent l'Australie, et une mystérieuse affaire de corruption, impliquant plusieurs hauts dirigeants de la région (Malaisie, Vietnam, Indonésie, entre autres) et la banque centrale d'Australie. Au delà des faits, qui restent flous, c'est sur une décision de justice que revient le site. Elle date du mois de juin, et interdit à tous les médias australiens, quel que soit leur support, de mentionner l'affaire. Pire, ils ont également l'interdiction de mentionner l'interdiction de mentionner l'affaire... On appelle ça un "gag order " ("gag " signifiant "baillon"), et il en faut plus, visiblement, pour impressionner WikiLeaks qui accuse, toujours par la voix d'Assange, le gouvernement australien de "museler la presse " tout en "aveuglant le public ".

Cybersécurité: la France maintient son cap

C'est une décision très symbolique. Par un décret publié au Journal Officiel et relevé par nos confrères de NextInpact, le Premier Ministre donne toute latitude au directeur de l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'informations (l'ANSSI, en charge des cyberattaques liées à l'Etat) pour prendre des mesures d'urgence en matière de sécurtié en ligne. Une banale simplification administrative, certes, mais qui vient confirmer la détermination du gouvernement dans le cadre du renforcement de son arsenal de cybersécurité. Une tendance qui intervient après de longues années de retard, et que l'on pouvait déjà ressentir lors du vote, fin 2013, de la controversée loi de programmation militaire.

La bonne surprise de Twitter en Bourse

On ne l'avait pas vu venir. Hier, l'action de en Bourse a connu un sursaut inédit : quasiment 30% d'augmentation. La cause est évidente: les résultats tout frais de l'entreprise pour le deuxième trimestre 2014 sont très bons. Si elle n'engrange toujours pas de bénéfices - pas un dollar depuis sa création - son chiffre d'affaire connaît par contre une impressionnante augmentation (+124% à 312 millions de dollars), tout comme ses recettes publicitaires (+129% à 277 millions) et son nombre d'utilisateurs, qui a grimpé de 16 millions depuis mars pour atteindre les 271 millions. Pas mal quand on connaît la difficulté qu'on les acteurs du net entrés en Bourse à "rassurer les marchés", comme on dit. Attention, cependant, à ne pas s'emballer. Ces résultats en hausse sont, d'après plusieurs analystes, en grande partie l'écho du succès rencontré par Twitter durant la Coupe du monde de football. Ceux de la fin de l'année seront peut être un peu moins bons...

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