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France Info golf. La peur au ventre

Trois des 13 français engagés sur le Tour européen jouent ce week-end une grande partie de leur avenir en première division sur les fairways du Portugal Masters à Vilamoura. Ils doivent impérativement performer pour éviter la rétrogradation.

Article rédigé par franceinfo, Fabrice Rigobert
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
VILAMOURA, PORTUGAL - 21 OCTOBRE : Le français Raphael Jacquelin dans son approche du green 18 au deuxième jour de la compétition. Portugal Masters au Victoria Club de Golfe à Vilamoura.  (STUART FRANKLIN / GETTY IMAGES EUROPE)

Edouard Espana, Thomas Linart et Clément Bérardo ont au moins un point commun. Ils défendent ce week-end leur place dans l’élite du golf européen. Ils doivent marquer suffisamment de points pour conserver leur droit de jeu et éviter la relégation en deuxième division, le challenge tour. 

Ne pas prendre de risques

 La pression est importante lorsque l’on est dans ce type de situation confie Mike Lorenzo Vera, 86e du classement européen, qui vient de conserver sa carte pour l’année prochaine. Car sur le terrain, on ne joue plus de la même façon :

"Les décisions sur le parcours sont tronquées par rapport aux cadors ou aux joueurs qui ont déjà conservé leur carte. Il y a certains risques que l’on ne peut pas prendre. S’il y a des risques à prendre, est-ce qu’ils en valent la peine ? Est- ce qu’il ne vaut pas mieux y aller un peu plus tranquille et assurer les points ? Donc, ça affaiblit le niveau de jeu".


 Il faut rester parmi les 110 premiers du classement pour conserver sa place en première division. 241e, Edouard Espana doit gagner le Portugal Masters. 148e, Clément Bérardo doit réaliser un top 10 et Thomas Linart, 124e, a l’obligation de faire un top 15.
 Difficile de jouer la peur au ventre. Il faut dire que les enjeux financiers sont de taille. La différence entre les deux divisions est très importante, confie Patrice Barquez, ancien joueur professionnel et responsable du secteur professionnel à la fédération française de golf.

Un rapport de un à dix

"Entre le Tour européen et le challenge tour, vous avez à peu près le même style de voyage, les mêmes destinations, donc vous imaginez que l’enveloppe de frais est à peu près la même, sauf que sur le challenge tour, vous avez 10 fois moins à gagner en gains que sur le Tour européen. L’équation est diffcile pour les jeunes joueurs qui doivent faire des voyages en Chine, en Afrique, et partout en Europe, et qui ont 10 fois moins à gagner. Un tournoi moyen en dotation globale sur le challenge tour, c’est 200 000 euros, sur le Tour européen c’est deux millions d’euros".

Une saison pour un joueur pro peut coûter jusqu’à 100 000 euros par an, en voyages, salaires de caddy et d’entraîneur.

Pour l’instant, Edouard Espana est 6e du classement provisoire après deux tours à trois coups du leader. Clément Bérardo et Thomas Linart sont à la hauteur de la 44e place à quatre coups seulement du Top 10. Les portes de l’élite ne se sont pas refermées et notez qu’en cas de contre-performance, ils pourront encore participer aux qualifications de fin de saison, qui sont toutefois beaucoup plus aléatoires et difficiles.

 Pour Raphael Jacquelin, également 6e au Portugal, l’objectif est tout autre. 82e joueur européen, il vise une belle performance pour tenter d’entrer dans le Top 60 afin de participer à la grande finale du Tour européen dans trois semaines à Dubaï.

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