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Remonter le temps au Cap-Vert

Pour qui recherche nature et authenticité, Santo Antão est un paradis dans l'archipel de l'ouest de l'Afrique. L'île est unique de par ses paysages mais surtout par la rencontre avec ses habitants. C'est ici qu'Alain, Français débarqué de la presqu'île de Crozon, dans le Finistère, accueille des touristes bien loin des sentiers battus.
Article rédigé par Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Alain à Espongeiro ©  Photo : Emmanuel Langlois)
  (Le hameau de Pico da Cruz © Photo : Emmanuel Langlois)

Il faut une bonne heure de ferry pour arriver depuis Sao Vicente, l'île trépidante de Cesaria Evora. Ici, pas d'aéroport. On change de rythme et d'époque. Santo Antão, c'est le Cap-Vert des origines, l'île la plus nature de l'archipel à 500 km des côtes du Sénégal. Comptez ensuite une heure de 4x4 pour grimper au sommet, le long de la vertigineuse route pavée de la Corda, la bien nommée, creusée dans la montagne. Et tout en haut du col, impossible de manquer l'incroyable maison d'Alain, le Français d'Espongeiro.

  (Le cratère de Cova à Santo Antao © Photo : Emmanuel Langlois)

Certes, le bâtiment n'est toujours pas vraiment terminé mais suscite la curiosité avec son toit pointu et ses tours de château-fort. «C'est un lieu assez mixte, polyvalent, explique-t-il, il y a une grande salle en bas où un groupe de théâtre répète, et où je diffuse des vidéos aux enfants pour leur montrer les différentes facettes du monde. Au-dessus, il y a des chambres pour accueillir les touristes et leur faire rencontrer la communauté du village.» Ne vous attendez pas au grand luxe, mais on se sent privilégié ici, plongé au cœur de la vie du hameau et avec une vue panoramique sur les plages de l'île depuis les deux chambres à flanc de falaise.

  (La maison d'Alain à Espongeiro ©  Photo : Emmanuel Langlois)

Santo Antão, c'est le paradis de la randonnée. A près de 1.400 mètres d'altitude, les balades sur la crête et dans les anciens cratères de l'île volcanique sont à couper le souffle. En contrebas, la vallée verdoyante de Paúl se jette dans l'océan. Ses maisons accrochées à la roche, magnétiques, attirent sans cesse le regard. «C'est l'île de la canne à sucre, explique Alain, la plus verte et la plus montagneuse. On en prend plein les yeux. Les gens viennent pour marcher mais aussi le vélo et le canyoning. Les sentiers sont très bien tracés, ce sont les chemins qu'empruntent les villageois tous les jours. On peut les suivre avec des ânes pour les enfants.»

Alain vit depuis 5 ans à Santa Antao. Originaire d'Angers, objecteur de conscience dans sa jeunesse, un temps berger, il est arrivé là par hasard sur le voilier de ses copains de Crozon, la presqu'île du Finistère. Comme s'il avait tout recommencé à zéro, il ne nous donnera pas son nom de famille, mais dit qu'il se sent vivant ici. «J'étais maraîcher bio, raconte le Français. Ma première rencontre avec le Cap-Vert remonte à 2006, lors d'une escale. Elle n'a duré que six jours mais ça a été un déclic pour moi, notamment pour la facilité à s'installer ici.»

  (1.360 mètres en contrebas, l'océan © Photo : Emmanuel Langlois)

Marié à une Cap-Verdienne, père avec elle de deux enfants, Alain, 48 ans, se sent parfaitement intégré ici et nourrit des projets pour la communauté : «J'espère former des guides, des jeunes garçons et filles du village, au niveau linguistique, pour expliquer aux touristes les plantes endémiques, les roches, la géologie, on est sur une île volcanique avec des paysages qui se sont formés d'une façon particulière.» Le Français accueille aussi chaque année en escale au mois de janvier les jeunes en rupture embarqués sur le «Bel Espoir», le bateau du Père Jaouen.

  (Sur la route à Espongeiro © Photo : Emmanuel Langlois)

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  (La maison d'Espongeiro © Photo : Emmanuel Langlois)

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Photos : Emmanuel Langlois

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