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Population : l’Inde détrône désormais la Chine

Avec près d’un milliard et demi d’habitants selon l’ONU, le sous-continent indien se retrouve face à une série de défis, comme celui de l’environnement et de l’accès à l’eau potable pour tous. C'est ce qu'explique ici une Française installée à Jaipur.
Article rédigé par Emmanuel Langlois
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Scène d'embouteillage à Jaipur, au Rajasthan. La population de l'Inde vient de dépasser celle de la Chine sur un territoire beaucoup plus petit. (EMMANUEL LANGLOIS / FRANCEINFO)

Entre une ressource insuffisante, un manque de canalisations pour l’acheminer et des événements climatiques comme les canicules, de plus en plus fréquents, l’accès à l’eau pour les Indiens est un problème quotidien. C'est ce dont témoigne Éline Caillaud qui habite à Jaipur, capitale de l’État indien du Rajasthan.

Une ruelle de Jaipur. Connue sous le surnom de "ville rose", Jaipur est la capitale du Rajasthan, dans le nord-ouest de l’Inde, à environ 260 kilomètres au sud-ouest de la capitale, New-Delhi. (EMMANUEL LANGLOIS / FRANCEINFO)

"L'eau est distribuée par le gouvernement quelques heures par jour, en fonction des quartiers, le matin ou l'après-midi, qui remplissent des cuves. Et ensuite, une fois que la cuve est finie, on n'a plus d'eau potable au robinet."

Eline Caillaud, professeur de français à l'université de Jaipur

à franceinfo

La porte Nakkar Khana est une des portes d'entrée au Palais de la ville de Jaipur (Rajasthan) (EMMANUEL LANGLOIS / FRANCEINFO)

La Française vit à Jaipur depuis cinq ans. Elle constate que la population explose autour d’elle : "On voit clairement que la ville grossit et s’étend. Il y avait beaucoup de terrains vagues, de fermes tout autour, et on voit que c’est, petit à petit, mangé par les constructions. Il y a beaucoup de promoteurs immobiliers qui construisent des immeubles de 20 étages par exemple, en plein milieu d’un terrain vague ou d’une ferme, parce qu’ils savent effectivement que dans quelques années, la ville arrivera jusque-là, et donc qu’ils pourront vendre leurs appartements." 

A Jaipur : "On voit clairement que la ville grossit et s’étend. Il y avait beaucoup de terrains vagues, de fermes tout autour, et on voit que c’est petit à petit mangé par les constructions."  (Eline Caillaud)

Anxiété environnementale

Quant à l’eau, le rationnement touche essentiellement les foyers et les quartiers les plus pauvres, comme les bidonvilles, qui ont poussé comme des champignons autour des mégapoles indiennes, où les habitants font appel à des compagnies privées qui distribuent l’eau potable dans des camions :

Dans les rues de Jaipur. Contrairement aux autres villes du pays, l’histoire de Jaipur est très récente : la cité fut fondée en 1727 sous l’ordre du maharaja Jai Singh II.  (EMMANUEL LANGLOIS / FRANCEINFO)

"Ce sont des citernes qui passent, et vous payez l’eau plus cher pour effectivement en avoir assez. C’est l’eau pompée dans les sols, les nappes phréatiques, comme il commence à faire chaud en avril, mai, juin, il y a de moins en moins d’eau distribuée par le gouvernement, donc il y a de plus en plus de personnes qui vont acheter à ces mafias privées." 

Le palais des vents, bâtiment construit au XVIIIe siècle à Jaipur, considéré comme l'une des merveilles de l'architecture rajput. (Photo Emmanuel Langlois)

Du camion, l’eau est ensuite versée dans de grands bidons en plastique, que les habitants portent jusqu’à chez eux. La citerne ne passe, par endroit, que tous les trois-quatre jours, et parfois l’eau qu’elle transporte n’est pas de qualité suffisante pour être potable.

Une rue de Jaipur, au Rajahstan. Le deux-roues, à moteur ou à pédale, est encore le meilleur moyen de se déplacer. On croise souvent des vaches dans les rues, omniprésentes dans le paysage en Inde.  (EMMANUEL LANGLOIS / FRANCEINFO)

Éline Caillaud est professeure de français à l’université du Rajasthan à Jaipur et évoque parfois avec ses élèves la question de la population en Inde : "À chaque fois, ils vous disent : on est trop nombreux. C'est la phrase qui revient tout le temps. Qu'est-ce que ça représente derrière ? Ils ne l'expliquent pas vraiment, mais en tout cas, ils savent qu'ils sont trop nombreux. C’est dans beaucoup de discussions. J’ai l’impression que c’est quelque chose qu’on leur a beaucoup répété, et qu’ils répètent à leur tour. Occupation, artificialisation des sols, l’environnement… Il y a ici toute une partie de la population jeune qui, comme partout dans le monde, est sensible à ces questions-là et qui a cette anxiété environnementale."

Des enfants dans les rues de Jaipur (Photo Emmanuel Langlois)

Aller plus loin

L’université du Rajasthan à Jaipur où Eline Caillaud enseigne le français (site en anglais et en hindi).

Retrouvez cette chronique dans le magazine, sur le site et l'appli de la mobilité internationale "Français à l'étranger.fr".

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