Français du monde. Une meilleure protection sociale pour les expatriés
Il aura fallu près de trois ans mais ça y est : la réforme de la Caisse des Français de l’Étranger a été définitivement adoptée, à l’unanimité. La CFE devrait ainsi mieux répondre aux besoins des Français installés à l’étranger, plus particulièrement en dehors de l’Union européenne.
Le texte de la réforme de la Caisse des Français de l’Étranger qui vient d'être définitivement adopté, vise à rendre le fonctionnement de la “sécurité sociale des expatriés” plus lisible, alors que la taille de la communauté française à l’étranger ne cesse de croître, +3% par an environ, et que la santé se hisse en tête de ses préoccupations.
Plus de clarté et une offre diversifiée
Devenue une "référence" depuis sa création en 1984, la CFE pâtit pourtant d'un cadre juridique "daté" qui ne lui "permet pas de répondre de manière adaptée aux attentes des Français de l'étranger qui évoluent. La réforme prévoit de rendre l’offre plus claire et de moderniser sa gouvernance. Les nouveaux tarifs seront désormais fixés en fonction de l’âge de l’assuré et de la composition familiale, et non plus de son salaire.
Avec cette réforme, la CFE, organisme privé chargé d'un service public, pourra donc diversifier son offre et l’adapter aux besoins des différentes catégories d’expatriés, en fonction du pays d’expatriation ou selon que les personnes ont besoin d’une protection sociale en France, à l’étranger ou les deux.
Dans une seconde étape, la Caisse travaille à la mise en œuvre d’un système qui permettra à ses clients de conserver leur carte Vitale lors de leur expatriation. Ils pourront ainsi l’utiliser lors de leurs séjours temporaires en France et bénéficier du tiers payant. La réintégration dans le système de sécurité sociale en sera facilitée lors du retour définitif en France en fin d’expatriation.
La CFE s’ouvre aux contrats locaux
Aujourd’hui, on néglige trop souvent son assurance santé à l’étranger, en particulier les jeunes, avec parfois des conséquences graves. "Un jeune cuisinier breton qui était parti au Malawi a fait une crise de paludisme, de malaria, se souvient Jean-Pierre Pont, directeur du site internet Français à l’étranger.fr, et il était donc à l’hôpital. Le consulat a été informé. Ils l’ont fait rapatrier, mais derrière il a reçu une facture de 80 000 euros qu’il a bien fallu qu’il paie parce que c’était sa responsabilité. Il aurait eu la Caisse des Français de l’étranger, il aurait été inscrit pour 30 euros par mois, il aurait été rapatrié et pris en charge dans de très bonnes conditions."
Parmi les autres avancées présentées par la CFE : l’option couvrant les soins en France de 3 à 6 mois sera désormais incluse dans le tarif de base ; et les conjoints actifs, français ou non, pourront être couverts dans le cadre d’un contrat famille. Le système sera ouvert aux salariés français d’entreprises de droit local.
La caisse pourra également nouer des partenariats avec des complémentaires du cru. Avec près de 110 000 adhérents et un peu plus de 200 000 personnes couvertes au total, en comptant les ayants droit, la CFE est confrontée à une baisse du nombre de ses clients depuis plusieurs années. Elle compte sur cette réforme pour en regagner.
Ecrire à Jean-Pierre Pont : jeanpierrepont@gmail.com
Aller plus loin
Retrouver cette chronique sur Français à l’étranger.fr, le site internet de la mobilité internationale
La Caisse des Français de l'étranger (CFE)
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