Français du monde. Un Noël sur le Cercle polaire
Et si on allait en Laponie pour Noël ? Emmanuel Langlois nous présente un couple de Français installés au cœur des grands espaces de la Finlande, au-delà du Cercle arctique. Grands frileux s'abstenir !
"Tout est blanc, c'est magnifique et il fait froid ! On vient de passer deux jours à -30°, aujourd'hui il fait -10°. On a des pics de température jusqu'à -35° -40° en janvier et février." Comment définir autrement ces grandes étendues de lacs et de forêts boréales, de bouleaux et de sapins, le tout recouvert d'un manteau blanc de neige et de glace ?
Bienvenue à Autti, petit village de 200 âmes, au nord du Cercle polaire
Autti, à 80 kilomètres de Rovaniemi, le village du Père Noël. C'est ici, en pleine nature, que Stéphane et Nathalie, 36 et 39 ans, ont construit leur maison il y a six ans. "C'est le plus bel endroit du monde pour passer Noël, assure Stéphane. Ici, on boit le vin chaud, le glögi, et on organise de petits Noëls en famille ou entre amis, des pikkujoulu, avant la grosse soirée du 24 décembre."
Un sauna dans chaque maison
Chaque hiver, de mi-décembre à fin mars, le couple reçoit environ 120 Français pour des séjours d'une semaine en moyenne. Au programme : motoneige, traîneau à chiens, skis, raquettes, pêche dans un lac gelé et... sauna.
"Ça recharge bien les batteries ! Avant, tous les saunas étaient chauffés au bois. Maintenant, beaucoup sont électriques. Il y en a dans toutes les maisons, tous les appartements, voire aussi un deuxième pour les invités, quelquefois il y a tout un bloc au sous-sol."
Stéphane et Nathalie vivent à Autti depuis qu'ils ont quitté Marseille pour leur passion commune : les chiens de traîneau. Ils ont débarqué ici avec leur camping-car, dans lequel ils ont vécu leur tout premier hiver en Laponie, et avec une trentaine d'animaux.
"On a quatre races différentes, chacune avec ses caractéristiques : le husky de Sibérie, c'est le joker, il peut tout faire, le Malamute, c'est le tracteur des chiens de traîneau, le husky d'Alaska, c'est un chien de course et le chien loup de Tchécoslovaquie, il peut tout apprendre."
Résister au froid
Pendant leur séjour, les clients vivent au plus près des chiens : "on leur apprend à les manipuler, les habiller et à conduire un traîneau. Quand on mange ou quand on discute à côté du chenil, on libère des chiens tout autour du kota (hutte traditionnelle, NDLR), les gens peuvent sympathiser avec les chiens. Chaque conducteur va s'occuper des 4 à 6 chiens de son attelage, créer un lien avec son équipe durant le séjour."
Stéphane leur apprend à résister au froid lorsqu'il s'agit de passer la nuit dans un chalet au bord de l'eau, sans eau ni électricité et avec les toilettes à l'extérieur.
"Ce sont des soirées interminables, témoigne-t-il, en général jusqu'à deux heures du matin, on fait un sauna après manger, on ouvre la glace dans le lac, on va se baigner dans l'eau froide, on s'amuse dans la neige, en maillot de bain. Après un sauna à 80°, au bout d'une heure, on ne ressent plus du tout le froid." Le couple est parti pour durer en Finlande : de 35 chiens à leur arrivée, leur élevage est passé à 51 aujourd’hui, la plupart nés sur leur terrain.
Leur écrire : info@laponie-finlande-wolftrail.com
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Stéphane : "On vient de passer deux jours à -30° à Autti , aujourd'hui il fait -10°"
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