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Français du monde. L’Ouzbékistan fait les yeux doux aux Français

Plus besoin de visa pour les touristes français souhaitant se rendre en Ouzbékistan ! Les Français ne sont encore qu'une centaine dans le pays des Routes de la soie, mais c'est en train de changer. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Katia et Romain Turner à Tachkent : " Le pays change. Il y a beaucoup de cafés et de restaurants qui ouvrent. Il y a plus d'échanges et de liberté." (EMMANUEL LANGLOIS)

Cinquante nuances de bleu, et sans doute plus encore. On est bouche bée devant les trois spectaculaires madrasas, les écoles coraniques, de la place du Regihstan, autour de l'immense esplanade sur laquelle avaient lieu jadis les exécutions. Nous sommes à Samarcande, au cœur des Routes de la soie, et d'un patrimoine unique.

La Médersa Koukeldach àTachkent, est l’un des monuments d’architecture les mieux conservés du pays. La médersa a été construite au milieu du XVIe siècle par Kolbobo Koukeldach, poète et savant, le vizir d’Abdoulla khan Cheibanide de Boukhara  (PHOTO EMMANUEL LANGLOIS)

Une centaine de Français pour 32 millions d'Ouzbeks

Depuis l'arrivée au pouvoir du président Mirzioïev, il y a deux ans, le pays de l'ex-bloc soviétique s'ouvre au monde. Les expatriés français ne sont encore qu'une petite centaine ici, pour 32 millions d'habitants, mais leur nombre augmente tous les ans, comme en témoigne Katia Turnier, directrice de l'école française de Tachkent, la capitale : "On est une équipe de 40 personnes. On avait 110 enfants l'an dernier. On en a 160 cette année et encore plus l'an prochain. L'école est en grande croissance. Le pays change. Il y a beaucoup de cafés et de restaurants qui ouvrent. Il y a plus d'échanges et de liberté en tout cas."

la place du Regihstan et ses imposantes madrasas. C'est là où avaient lieu jadis, en public, les exécutions capitales. C'est l'ancien cœur de la ville de Samarcande, en Ouzbékistan. Le nom de Regihstan (ou Régistan) signifie "place sablonneuse" en persan.  (PHOTO EMMANUEL LANGLOIS)

Plus de visa pour les touristes français

 Chavkat Mirzioïev a réservé à Emmanuel Macron début octobre sa première visite à un chef d’État européen. En même temps, était supprimé le visa touriste pour les Français. Les voyagistes sont ravis. A l'instar de Michel Salaün, président de Pouchkine Tours. En vingt ans, le tour opérateur français a envoyé plus de 10.000 clients en Ouzbékistan : "Avant, les formalités à l'arrivée à l'aéroport n'en finissaient pas. Maintenant, entre la descente de l'avion et la sortie de l'aéroport, on met 10 minutes, c'est ultra rapide et efficace. Les gens viennent chercher ici le dépaysement, les coupoles bleues, le bleu de Samarcande, des villes parfaitement restaurées, mais également les rencontres : les Ouzbeks sont très chaleureux et sympathiques. C'est un pays qui a gardé toute son authenticité."

Michel Salaün, président de Pouchkine Tours, près de Samarcande : "les Ouzbeks sont très chaleureux et sympathiques. C'est un pays qui a gardé toute son authenticité."
 (PHOTO EMMANUEL LANGLOIS)

Un voyage mille ans en arrière

Avec un peu plus de 12.400 visiteurs par an, les Français arrivent en tête des touristes européens à visiter l’Ouzbékistan. Ils ne s'y trompent pas. Plusieurs villes et sites du pays sont classés à l'Unesco, explique Romain Turnier, expatrié français employé dans le secteur de l'eau : "Ils ont une très grande culture liée aux Routes de la soie, à Amir Temur, Tamerlan. Ils en sont très fiers aujourd'hui. Il y a des monuments de grande importance qui attirent les gens du monde entier. Le tourisme est en train de monter en puissance à Khiva ou à Boukhara, voire Samarcande. Ce sont des villes où on a l'impression de se retrouver mille ans en arrière, c'est tout à fait surprenant. Il y a une architecture et un art de vivre typique de cette région."

Du bleu, du bleu, encore du bleu... à Samarcande, perle de l’Ouzbékistan et surnommée l’ “Eden de l’Orient” (PHOTO EMMANUEL LANGLOIS)

Un appel à projets pour la ville de Samarcande

Tourisme, énergie, spatial, aérien, transport… Pour plus de cinq milliards d'euros d'engagements ont été pris dans tous les domaines avec les grands groupes français lors de la visite du président ouzbek en octobre. Un consortium tricolore va ainsi construire toute une station de montagne été / hiver près d'un lac à une heure de Tachkent. Un appel à projets a aussi été lancé pour la gestion des déchets urbains à Samarcande.

La citadelle Ark de Boukhara. Elle date du xvie siècle, sous les Chaybanides, mais la première forteresse sur ce site a été construite au viie siècle. Les bâtiments visibles aujourd’hui datent des trois derniers siècles. Elle a servi de résidence aux émirs jusque 1920, date de destitution du dernier émir par les forces russes. (PHOTO EMMANUEL LANGLOIS)

Bref, les Français, grands groupes comme PME, ont toute leur place ici, confirme Violaine De Villemeur, ambassadrice de France en Ouzbékistan : "Il y a un volontarisme de réformes, ce sont donc des opportunités pour nos entreprises. D'autant que la conception, l'accompagnement, le financement et les savoir-faire français sont très reconnus. De plus, leur système administratif est très proche du nôtre d'où la possibilité d'échanges entre la gestion des services municipaux et urbains qui vont se mettre en place."

Violaine De Villemeur, ambassadrice de France en Ouzbékistan : "Il y a une volonté de réformes, ce sont des opportunités pour nos entreprises." (PHOTO EMMANUEL LANGLOIS)

Un vignoble à recréer de toutes pièces

L'ambassade recherche aussi des Français capables de replanter les milliers d'hectares de vignes arrachés à l'époque soviétique pour lutter contre l'alcoolisme. Céramiques, enluminures, miniatures et bien sur tissu de soie… Pour vous faire votre propre idée des joyaux de l'art ouzbek, une exposition est programmée au musée du Louvre, à Paris à l'automne 2021.

Ecrire à Katia Turnier : katiaturnier@yahoo.fr 

Ecrire à Romain Turnier: romainturnier@gmail.com

L'Ouzbekistan a choisi le train à grane vitesse espagnol "Talgo". Il relie Tachkent à Samarcand (344 kilomètres) en 2H30. (PHOTO EMMANUEL LANGLOIS)

Aller plus loin

Allez en Ouzbekistan avec Pouchkine Toursmarque du groupe Salaün, se positionne désormais comme le leader français sur la Russie et les républiques de l'ex-URSS, ses destinations phare, et fait voyager plus de 10 000 personnes par an.

Pouchkine Tours, filiale du groupe Salaün (PHOTO DR)

-> L'ambassade de France en Ouzbekistan

-> L'école française de Tachkent

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