Français du monde. Le Français qui va illuminer Dubaï 2020
La société de François Jarrossay est retenue par la capitale de l'Emirat pour installer des luminaires intelligents sur le site de la future exposition universelle. Après le Louvre Abu Dhabi, le Français rayonne dans les Émirats.
Le lampadaire s'appelle "Manarati", le phare en langue arabe. François Jarrossay ne sait pas dire encore combien il va en installer, mais l'incroyable vitrine que représente l'Expo est une aubaine pour ces concentrés de technologies :
"L'idée, c'était d'inventer un mât intelligent, explique-t-il, avec un tas de fonctionnalités : des capteurs d'humidité, d'air, de particules, des écrans des deux côtés, des caméras de sécurité à reconnaissance faciale, des relais wi-fi, des chargeurs pour voitures électriques, et bien sûr… de l'éclairage !", le tout designé par le constructeur automobile allemand Porsche. Le Français a signé pour cela un contrat avec Dewa, le plus gros fournisseur d'énergie à Dubaï.
Sa start up, baptisée "Lumen at work", la lumière au travail, n'emploie que quatre collaborateurs dans l’Émirat. Elle sera aussi chargée de remettre au goût du jour et de rendre intelligents les bancs et le mobilier urbain de l'Expo 2020. Déjà l'Arabie saoudite et le Kazakhstan seraient intéressés. Ses fournisseurs sont basés en France, comme le groupe Ragni à Cagnes sur Mer, leader de l'éclairage extérieur.
A 32 ans, François Jarrossay n'en est pas à son premier coup
C'est aussi sa société qui a décroché le marché de l'éclairage du Louvre Abou Dhabi, le musée dessiné par Jean Nouvel et ouvert en 2017. "Tout a été fait sur-mesure, se souvient-il. L'architecte ne voulait voir aucun éclairage au plafond, tous indirects, et un puits de lumière avec des changements de couleurs au cours de la journée. Tout le monde s'y était cassé les dents, nous, on est arrivés avec une solution innovante et on a été retenus !"
Insectes et surpopulation
François Jarrossay a le triomphe modeste. Né au Mans, il crée sa première société à l'âge de seize ans, des jeux de cartes de voitures, et décroche son premier prix comme d'entrepreneur ! Suivra l'école de commerce ISEG à Nantes puis HEC Montréal dans le développement durable. Il enchaîne avec un VIE, volontariat international en entreprise à Hong Kong, déjà dans les ampoules led, puis Dubaï depuis cinq ans, et ses 170 nationalités.
"Ici, on a des contraintes qu'on ne connaît pas en France, témoigne-t-il, il y a une compétitivité et une concurrence énormes, en particulier avec les Chinois, et on n'a pas l'Union européenne derrière nous avec l'ensemble de ses normes qui nous protègent !"
Entrepreneur-né, François Jarrossay, l'homme qui réfléchit aussi vite que la lumière, s'intéresse d'ailleurs déjà à d'autres projets, comme le rapport qui peut lier les insectes aux problèmes de surpopulation : "Comment va-t-on réussir à nourrir avec neuf ou dix milliards de personnes ? Les insectes, avec leur apport protéiné, semblent une solution prometteuse. C'est un marché de rupture." Signe de la reconnaissance de ses pars, le jeune homme a reçu l'an dernier un nouveau trophée, celui des talents internationaux du club VIE… pour l'ensemble de son œuvre !
Lui écrire : francois.jarrossay@gmail.com
Aller plus loin
Retrouvez cette chronique dans le magazine et sur le site de la mobilité internationale Français à l'étranger.fr
La soirée de remise des Trophées des Talents Internationaux du Club VIE (alumni des volontaires internationaux pour entreprendre) récompense chaque année les parcours remarquables au sein du réseau de 14 000 anciens volontaires internationaux, en présence de près de 300 invités
Le site de l'Expo Dubaï 2020
Le site du groupe Ragni à Cagnes sur Mer, leader de l'éclairage extérieur
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