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Français du monde. Benoît Perdu, fils du Mékong

Le Mékong, c’est le Vietnam au rythme d'un fleuve nourricier qui irrigue tout son delta. Benoît Perdu, Normand pur pomme, en a fait son pays de cocagne, pour le bonheur des touristes.  

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Benoît Perdu au Vietnam: "On a une petite flottille de trois bateaux en bois." (Photo EMMANUEL LANGLOIS)

Oubliée l’ambiance pétaradante de Saigon ou d’Hanoi. Le Mékong, c’est le Vietnam à hauteur d'eau, au rythme d'un fleuve nourricier qui irrigue tout le delta. C’est un triangle plein de mystères, une région grande comme un 10eme de la France.

Vingt millions de personnes y vivent, comme Benoît Perdu. Le Français propose aux rares touristes qui s'aventurent jusqu'ici des croisières d'une nuit ou deux sur le fleuve. "On a monté une petite flottille de trois bateaux en bois, explique-t-il. Le premier était une barge à riz qu’on a convertie, on a mis quelques cabines dessus. Et puis on en a construit depuis deux autres, qui sont des dessins originaux, mais en respectant la tradition puis construit par le même chantier naval à quelques dizaines de kilomètres de Cân Tho dans le delta."

Un village des rives du Mékong vu du pont du Bassac (Photo Kristin Drenzec)

Benoît Perdu a créé la société avec son épouse vietnamienne. "Il y a douze membres d’équipage sur chaque bateau. Il faut faire toute la buanderie, il faut organiser tous les portionnements pour la cuisine, pour que les choses restent dans un standard de qualité qui tienne la route, donc c’est déjà une entreprise relativement importante." A terre, le couple a aussi un petit hôtel et deux restaurants.

Benoît Perdu et son épouse: navigation sur le Mékong en sampan (Photo Kristin Drenzec)

Sur les pas de Marguerite Duras

Benoît et ses équipes reçoivent plusieurs centaines de clients par an : "Français, Espagnols, Allemands, des Britanniques mais aussi des Canadiens, des Sud-Africains, des Australiens, des Néo-Zélandais, des gens qui ont gardé l’échelle humaine dans une culture européenne, même s’ils sont très internationaux." De plus en plus de Français viennent au Vietnam, renchérit Thierry Houalard, directeur du voyagiste National Tours: "Qu'on s'attache à la littérature avec Duras ou à notre histoire pas si lointaine, il y a à peine plus de cinquante ans, on a tous dans nos familles ou dans nos proches des oncles, des tantes, des grands-pères, des grands-mères qui racontent à satiété des histoires plus ou moins arrangées avec cette destination très lointaine et qui est assez féconde, ou qui permet d'enrichir l'imaginaire de chacun." Le Vietnam est même devenu la deuxième destination du tour-opérateur National Tours en Asie après la Thaïlande.  

Thierry Houalard, directeur général de National Tours, à l'aéroport de Saigon (Ho Chi Minh Ville). "On a tous des histoires plus ou moins arrangées avec cette destination très lointaine"    (YVES POUCHARD)

Le fleuve vu comme une divinité

Né à Dieppe, ingénieur en électricité mécanique, Benoît Perdu vit dans le pays depuis plus de vingt ans. "J’avais travaillé avec des Vietnamiens en France, explique-t-il, dans une bibliothèque, des gens extrêmement accueillants. Je me suis dit "s’il y a un pays qui est plein de Vietnamiens, ça doit être fantastique." 

Il faut se laisser glisser au milieu des barques du marché flottant de Cân Tho, la grande ville du Mékong, où les paysans viennent vendre riz, ananas, mangues ou pastèques. "On n'a jamais eu faim dans le delta, témoigne Benoît Perdu. Les gens ne sont pas inquiets, il y a cette culture mixte entre les Vietnamiens et les Khmers, avec une tradition et un sens de l'accueil. C'est un endroit extrêmement agréable à vivre." Au Vietnam, le Mékong est presque une divinité. Dans la langue, on l'appelle le "fleuve des Neuf Dragons", en référence aux neufs branches du delta qui se jetaient encore en Mer de Chine au siècle dernier, avant que certaines ne soient ensablées. 

Lui écrire  : benoit@mekong-delta.com    

Le Bassac navigue sur le Mékong.  (MORGAN OMMER)

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Le Bassac III aux abords d'un marché flottant sur le Mékong. Le plus important est à Cân Tho.   (MORGAN OMMER)

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