Cet article date de plus de sept ans.

Français du monde. 2017, année de tous les records pour Montréal

La ville s'attend à accueillir plus de 10 millions de visiteurs, du jamais vu, pour le 375e anniversaire de sa fondation par Jacques Cartier. Les chefs français se frottent les mains. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Jérôme Ferrer devant l'Européa: " Montréal, c'est une ville dessinée par l'immigration "  (Emmanuel Langlois)

Européa, le restaurant Relais & Château de Jérôme Ferrer

L'Amérique, terre de tous les possibles ? En 15 ans, le Français Jérôme Ferrer s'est monté sur mesure un petit empire d'une douzaine de restaurants et maintenant deux "food trucks", des camions restaurant. Pas épargné par la vie, le chef Ferrer jongle en permanence entre sa casquette de cuisinier et celle de chef d'entreprise. 

Ailleurs, la jolie maison blanche victorienne de trois étages en imposerait, mais ici, coincée entre deux parkings, trois chantiers de buildings et les gratte-ciel de Villa-Marie, on pourrait la manquer. Ici, c'est l'Européa, le restaurant Relais & Château de Jérôme Ferrer : "Montréal, c'est une belle ville dessinée avec l'immigration, on retrouve le quartier français, asiatique, le Vieux-Montréal un peu plus latin. Ici, on est dans l'Ouest de la ville, c'est un peu plus calme. Mais l'avenue Sainte-Catherine, la plus belle est la plus longue de tout le Québec, 23 kilomètres, n'est qu'à quelques pas." 


Le Français a débarqué ici en 2001. Il a ouvert son restaurant quelques semaines plus tard.

La maison victorienne de l'Européa, nichée entre le quartier des affaires et la rue commerçante Sainte-Catherine (Emmanuel Langlois)

"A l'époque, se souvient-il, on avait un 1/2 sous-sol, 5 tables, et trois associés un en salle et deux en cuisine. Il y avait 15 places assises. Aujourd'hui, la petite maison a grandi. On fait partie des grandes tables du monde. Ce n'est plus le 1/2 sous-sol, mais la bâtisse au complet."

 Au fil d'un discours bien rôdé, Jérôme Ferrer vous explique ensuite que c'est dès l'âge de huit ans, qu'il a su qu'il serait restaurateur, dans la cuisine de sa grand-mère à Tournissan, petit village près de Narbonne : "C'était un véritable tour de magie de voir le plaisir qu'elle prenait à transformer les aliments, et je me suis dit : si je peux en faire ma profession, ça va être fantastique, je vais m'amuser ! "

Fils de vigneron, élevé aux senteurs du Languedoc, Jérôme Ferrer et ses deux amis avaient déjà un restaurant à Saint-Cyprien, près de Perpignan lorsqu'ils se lancent dans l'aventure du Québec.

Le quartier des affaires Ville-Marie, et au loin le Saint-Laurent (Photo Emmanuel Langlois)

Disneyland de la gastronomie

Floués par un notaire en France, ils débarquent à Montréal sans un sou. "On avait l'impression d'être des adolescents, se souvient Jérôme, de redécouvrir une société, comment elle fonctionne ici. On avait faim de recommencer notre vie, d'ouvrir un nouveau livre d'histoire." 

Leur ascension commence sur les rives du Saint-Laurent. En 2010, Jérôme Ferrer perd sa conjointe enceinte de leur deuxième enfant, emportée par un cancer généralisé. Il part en Inde : "On essaie de se ressourcer, faire son deuil, comprendre l'inacceptable. J'ai découvert une société, des gens plus malheureux certainement que moi, et qui ne se plaignaient pas."

Le parc ouvert à tous de l'Université Mc Gill à Montréal  (Photo Emmanuel Langlois)

Le Français découvre aussi là-bas une route des épices

Elle lui inspire sa cuisine aujourd'hui : "Le Canada, c'est un Disneyland de la gastronomie, avec des pays nouveaux ouverts sur le monde entier. Chacun arrive avec sa religion, sa culture et sa valise d'épices !"

Le Français est aujourd'hui à la tête d'un petit empire de 300 employés, une douzaine de restaurants et une usine de transformation alimentaire. Il vient d'investir dans deux "food trucks", deux camions restaurant qui ne désemplissent pas à l'heure du déjeuner du côté de la place Ville-Marie, le quartier des affaires de Montréal : "C'est un tsunami humain, s'enthousiasme-t-il, un raz-de-marée tous les midis. On peut servir 3/400 clients en une heure et demie."


 A travers ses portions à 10 dollars, son idée est aussi d'aller recruter dans la rue de nouveaux clients pour son restaurant gastronomique le soir, où le menu est à 100 dollars. Il a été nommé l'an dernier entrepreneur de l'année par Gault et Millau.

Lui écrire

Aller plus loin

La skyline de l'île de Montréal vue depuis l'île Sainte-Hélène (Photo Emmanuel Langlois)

>Le restaurant de Jérôme Ferrer, l'Européa

>Organiser son séjour avec Tourisme Montréal, organisme en charge de la promotion touristique de la ville de Montréal !

>L'opération Montréal à Table. Séjourner à l'hôtel Le Crystal de Montréal, cinq étoiles, propose 131 suites composées d’espace de salon, cuisinette et chambre séparée.

Air Transat élue meilleure ligne aérienne vacances en Amérique du Nord en 2015 (Photo DR)

>Aller à Montréal avec Air Transat, compagnie aérienne régulière canadienne, transportant chaque année 3 millions de passagers vers près de 60 destinations dans 30 pays. Air Transat a été élue "meilleure ligne aérienne vacances" en Amérique du Nord par Skytrax en 2015. 

>Retrouvez ce portrait sur Vivre à l'étranger.com, le site de la mobilité internationale du groupe Studyrama

Un "mural" près de la rue Sainte-Catherine à Montréal (Photo Emmanuel Langlois)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.