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BD, bande dessinée. Un été d'anticipation : Bilal Big Bug

Pendant qu'à Landerneau, le Fonds pour la culture Hélène et Edouard Leclerc propose une vaste exposition au créateur qui n'a jamais cessé d'envisager le futur de l'humanité, Bilal continue à travailler à son cycle mémoriel, BUG

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
A LANDERNEAU, L'OMBRE DE BILAL (ENKI BILAL, CASTERMAN / JC OGIER, RADIO FRANCE / ENKI BILAL, CASTERMAN)

Bilal travaille sur le troisième volume de Bug en bande dessinée, écrit son adapation télévisée pour France Télévisions et se voit offrir une grande exposition - qu'il ne veut pas rétrospectve - à Landerneau. 

Une fable, pour mémoire

Enki Bilal ne sait pas encore si sa trilogie en cours, Bug, se terminera bien ou non. Cela fait presque quatre ans qu’il travaille sur cette fable. Avec, comme point de départ, l’idée qu’en 2041 – Bilal aura alors 90 ans – un homme, un seul, sera soudainement doté de toutes les connaissances de l’humanité. Au même moment, une panne mondiale inexpliquée plongera la planète dans le chaos. Les grandes cités sont vides, comme on a pu les voir sur les écrans des téléviseurs pendant le confinement. Mais chez Bilal, le virus est informatique. Et la perte de mémoire, un danger mortel.

Avec ce monde numérique, toute notion de transmission est passée à la trappe. Transmission de la mémoire de notre histoire, de notre éducation, du comportement humain, de la société. Et ça me fait très peur.

Enki Bilal

Un futur recomposé

A Landerneau, où Bilal est exposé jusqu’à la fin de l’année, on peut voir ses premières BD de science-fiction des années 1970, puis, en couleurs directes sur papier, en peinture et au cinéma, les confrontations aux malheurs du temps : la guerre en ex-Yougoslavie, le retour des intégrismes, le coup de sang imposé à la planète. Et toujours, ici et là, des corps meurtris, martyrisés, malmenés.

J’ai envie que le corps soit le plus à nu possible, mais pas dans une nudité académique. Les corps meurtris ont traversé le temps, ils ont vécu. Un corps qui a vécu produit forcément de l’émotion et de la sensualité.

Enki Bilal

Une vision du monde terrifiante

A Landerneau, le parcours de l’exposition nous fait passer de la ville au cosmos, insiste sur la place de la machine et de l’animal, met en scène la violence et la couleur – le rouge et le bleu, surtout, chez Bilal , et dévoile les métamorphoses du monde.

Ce qui m’intéresse chez Bilal, c’est sa pensée, sa vision du monde. C’est une vision qui est sombre, terrifiante. Il a compris ce qu’est le tragique de l’homme.

Serge Lemoine, le commissaire de l’exposition

A lire, Bug, 2 tomes parus aux éditions Casterman.

A voir, Enki Bilal, au Fonds pour la culture Hélène et Edouard Leclerc, à Landerneau, jusqu’au 4 janvier 2021.

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