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Expliquez-nous... Les enjeux financiers liés à l'avenir de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Construire un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes ou agrandir celui de Nantes Atlantique? Focus de franceinfo sur les enjeux financiers de la décision.

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
AGO -détenue à 85% par Vinci Airports- à obtenu de construire et d'exploiter la nouvelle plateforme à Notre-Dame-des-Landes mais aussi la concession des aéroports de Nantes-Atlantique et Saint-Nazaire  (LOIC VENANCE / AFP)


La question qui se pose est celle du coût global qu'aurait l'une ou l'autre option: mener jusqu'au bout le projet de nouvel aéroport ou réaménager l'aéroport actuel.

Le rapport des médiateurs rendu le mois dernier au gouvernement conclut que réaménager Nantes Atlantique serait moins cher, coûterait environ 300 millions d'euros de moins que la construction du nouvel aéroport. Desserte en transports en commun comprise. Mais sans tenir compte du coût lié à l'avenir de la fameuse ZAD - les terrains occupés où est censé être construit le futur aéroport acquis par le biais de négociations ou d'expropriations- Et hors dédommagement que l'Etat accorderait au groupe Vinci censé le construire et l'exploiter.

Des enjeux juridiques et financiers complexes, que le projet soit abandonné... 

La société concessionnaire du nouvel aéroport s'appelle Aéroports du Grand Ouest: AGO. Cette structure, détenue à 85% par Vinci Airports, gère déjà les aéroports actuels: Nantes Atlantique et Saint Nazaire Montoir -utilisé notamment pour les vols liés à l'activité de l'usine Airbus-
AGO est censée à la fois construire puis exploiter pendant 55 ans la nouvelle plateforme de Notre Dame des Landes et continuer à gérer les aéroports de Nantes Atlantique et Saint Nazaire.

Un éventuel abandon du projet de futur aéroport remettrait en cause l'ensemble du contrat -ce contrat que l'exécutif envisage de contester sur le plan juridique, en raison de la clause concernant les indemnités à verser en cas d'abandon: jusqu'à 350 millions d'euros. Ce montant est très débattu.

Ou qu'il soit maintenu...

Si l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est confirmé, tout ne serait pas forcément simple non plus. Cela nécessiterait ce qu'on appelle un complément d'ingéniérie, une étude des moyens de mener à bien le projet et un avenant au contrat de concession pour tenir compte de l'important retard pris dans la réalisation de l'infrastructure, de l'évolution, depuis, du trafic aérien et d'aménagements transitoires à prévoir sur l'aéroport actuel.

La mobilisation des collectivités locales et l'impact pour le contribuable

Le Syndicat mixte aéroportuaire, qui fédère les collectivités pro-nouvel aéroport, a écrit le mois dernier à l'Elysée pour dénoncer des "omissions" dans le rapport de médiation et notamment la non prise en compte de l'investissement public qui s'est déjà fait sous forme d'avance remboursable

Les collectivités évoquent le "manque à gagner" d'un abandon du projet de nouvel aéroport pour des collectivités censées toucher 5% du chiffre d'affaire par an une fois remboursées de leurs avances.

Les opposants au transfert maintiennent eux que les collectivités locales n'auraient "quasiment rien à financer" si l'aéroport restait à Nantes Atlantique.

Derrière cette question du coût pour les collectivités locales et pour l'Etat, il y a -et les uns et les autres le mettent en avant- le coût potentiel pour le contribuable.

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