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Expliquez-nous... Le secteur économique à Saint-Martin et Saint-Barthélemy

Alors que l'ouragan Irma a dévasté Saint-Martin et Saint-Barthélemy. franceinfo vous explique de quoi vivent ces deux îles.

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un avion approche de l'île de Saint Martin . (STEPHANE FRANCES / ONLYFRANCE.FR / ONLY WORLD / AFP)

Deux îles tournées vers le tourisme

Les économies de Saint-Martin et Saint-Barthélemy sont évidemment très axées sur le tourisme. Le point commun, historiquement, est un statut de port franc qui, à l'attrait du climat et des plages de sable fin, a ajouté celui du shopping de luxe détaxé. Les deux territoires ont le statut administratif de collectivité territoriale depuis 2007. Ils étaient auparavant rattachés au département de la Guadeloupe et formaient un arrondissement, les Iles du Nord. Tous deux ont vu leurs populations augmenter considérablement des années 1980 à aujourd'hui, sur fond de croissance du tourisme et de besoins dans le BTP La population de Saint-Martin est passée de 8 000 habitants à la fin des années 80 à 35 500 personnes aujourd'hui. On recense à Saint-Martin près de 100 nationalités différentes

Saint-Barthélemy, une économie très dépendante de l'extérieur, axée sur le tourisme de luxe

Les deux îles n'ont pas la même forme d'économie.Saint-Barthélemy – 9 500 habitants – est une île riche où vivent de nombreux étrangers fortunés. Elle est tournée vers un tourisme haut de gamme qui représente plus de la moitié des emplois. Le taux de chômage y est faible – autour de 4%. On n'y paie pas d'impôt sur le revenu ni d'impôt sur la fortune, à condition d'y résider depuis 5 ans. L' île est globalement très dépendante. La plupart des biens viennent de l'extérieur. Un "droit de quai" de 5% est prélevé par la collectivité sur les marchandises importées.

Les propriétaires de grandes villas – résidences souvent secondaires plus que principales – étaient assurés et vont pouvoir être dédommagés. Ce qui n'était pas toujours le cas des personnes, plus défavorisées, qui vivent sur l'île en tant qu'employés dans le secteur du tourisme.

Saint-Martin, une population dense, un taux de chômage élevé 

L'île de Saint-Martin est partagée entre une partie française et une partie néerlandaise. C'est la partie hollandaise qui concentre – ou concentrait  l'essentiel de l'afflux de touristes : 2,5 millions de visiteurs en 2014 contre 100 000 environ pour la partie française. Le PIB des 35 000 habitants de la partie française est presque deux fois inférieur à celui de la partie néerlandaise ; le taux de chômage y est en revanche trois fois plus élevé.

Un tiers de la population de la partie française de Saint-Martin est issu de l'immigration, souvent haïtienne et dominicaine. Les niveaux de scolarisation et de qualification sont plus faibles qu'en Guadeloupe, par exemple. La densité de population est très forte, trois fois plus importante qu'en Guadeloupe.

Certains habitants de Saint-Martin ont absolument tout perdu : leur maison, leurs biens – dans l'ouragan ou dans des pillages  leur emploi...

Dans les deux cas, à Saint-Martin comme à Saint-Barthélemy, les dégâts sont considérables et il y a désormais deux types d'urgences à prendre en compte : rétablir les infrastructures, acheminer vivres et eau potable, rétablir l'électricité – "le retour à la normale prendra des semaines voire des mois" a prévenu EDF et reconstruire maisons et hôtels.

D'ordinaire , la haute saison touristique à Saint-Martin et Saint-Barthélemy commence en décembre pour se terminer en avril.

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