Expliquez-nous... Le grand débat national
Pour tenter d'apaiser la colère des "gilets jaunes", l'exécutif a, entre autres, annoncé ces derniers jours un grand débat national autour de cinq thématiques. Focus de franceinfo sur les objectifs et la nature de ce "grand débat".
Le grand débat national annoncé par le gouvernement pour tenter d'apaiser la colère des "gilets jaunes" a manifestement deux objectifs. Répondre d'abord au besoin exprimé par de nombreux "gilets jaunes" d'être écoutés et que ce qui est dit aboutisse à des changements concrets. Redonner ensuite une place dans ce dialogue aux "corps intermédiaires" : syndicats, associations et élus locaux.
Cinq thèmes retenus sous forme de cinq questions
- "Comment mieux accompagner les Français dans leur vie quotidienne pour se déplacer, se chauffer et isoler leur logement ?"
- "Comment faire évoluer le lien entre impôts, dépenses et services publics pour mieux répondre aux besoins des Français ? " Autrement dit comment redonner du sens à l'impôt.
- "Comment faire évoluer l’organisation de l’Etat et des autres collectivités publiques pour les rendre plus proches des Français et plus efficaces?"
- "Que signifie être citoyen aujourd’hui ? Comment faire évoluer la pratique de la démocratie et de la citoyenneté ?" L'une des revendications de "gilets jaunes" reste la mise en place de "référendums d'initiative citoyenne".
- "Quelles sont les attentes et les inquiétudes des Français relatives à l’immigration, dans un contexte de mondialisation et de laïcité parfois bousculée ?"
La CFDT, ainsi que plusieurs associations, s'opposent à ce que cette dernière thématique -sans lien, disent-elles, avec la crise actuelle- fasse partie des sujets débattus.
Organisation concrète des débats
On sait que les concertations doivent débuter la semaine prochaine et se terminer le premier mars. Les détails pratiques seront annoncés samedi. On sait aussi que l'Elysée souhaite des débats locaux, ouverts au public, organisés par exemple en mairie.
La coordination opérationnelle a été confiée à Chantal Jouanno. L'ancienne secrétaire d'Etat à l'Ecologie est à la tête d'une instance qui existe depuis 1995: la Commission nationale du débat public. Cette autorité administrative indépendante a pour mission de faire en sorte que le grand public soit informé et consulté lorsque certains projets publics ont de gros impacts sociaux, économiques ou environnementaux.
Le Conseil économique, social et environnemental sera également saisi.
L'Elysée a aussi précisé que les concertations seraient supervisées par un collège indépendant chargé de s'assurer du bon déroulement et de la transparence des débats.
Les engagements à terme
Le gouvernement s'engage à "faire un retour à tous ceux qui participeront".
Il s'engage aussi à tenir compte des conclusions de ces débats pour adapter les dispositifs d'accompagnement de la transition écologique, mieux associer les citoyens aux politiques publiques qui ont des répercussions directes sur leur quotidien et "accentuer la différenciation des réponses en fonction des territoires".
Des cahiers de doléances ont été ouverts dès le week-end dernier dans plusieurs mairies.
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