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Expliquez-nous... La pollution des sols sur lesquels sont construits des établissements scolaires

Alors qu'à Marseille, des parents d'élèves d'une école maternelle se mobilisent pour interpeller les pouvoirs publics sur la base d'analyse des sols, focus de franceinfo sur les analyses menées plus globalement sur ce sujet au niveau national. 

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le collège Saint Exupéry à Vincennes en novembre 2017: des diagnostics techniques ont révélé la présence de solvants chlorés dans l’air intérieur des bâtiments nécessitant des travaux de dépollution. (ALPHACIT NEWIM / CROWDSPARK)


La construction d'écoles en France tout au long du vingtième siècle s'est souvent faite sans tenir compte des sites industriels qui s'y trouvaient auparavant ou d'activités à proximité, polluantes: pressings, menuiseries, stations-service...

Une campagne a été menée au niveau national dans le cadre de la loi de 2009 sur la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement, sous l'égide du ministère de l'écologie, pour tenter de déterminer l'impact de ces activités industrielles et commerciales passées, sur les sols sur lesquels ont été construits crèches, écoles, collèges et lycées. La liste se fait par croisement de deux bases de données: celle qui recense les anciens sites industriels, appelée Basias et celle des établissements dits sensibles. Des diagnostics sont ensuite potentiellement réalisés.

L'association Robin des Bois a entrepris de publier les résultats de ces investigations, département par département.

104 établissements diagnostiqués nécessitent une intervention

D'après l'association Robin des Bois, qui s'appuie sur un document publié en octobre 2014 par le bureau de recherches géologiques et minières, il y avait à cette date 2320 établissements à diagnostiquer.

Toujours selon l'association, seuls 60% d'entre eux l'ont été. Reste un millier d'établissements en suspens, notamment à Paris intra-muros.

Les établissements sont classés en trois catégories:

- Catégorie A: les sols ne posent pas de problèmes sanitaires

- Catégorie B: Les aménagements ou l'utilisation qui est faite des bâtiments permettent de protéger les personnes exposées aux pollutions.

- Catégorie C: Les pollutions mises au jour nécessitent d'agir sur le plan technique ou sanitaire.

Au 24 novembre dernier, sur 1248 établissements dans toute la France, 658, un peu plus de la moitié, étaient classés B. 104 établissements, 8,3%, classés C.

Un même groupe scolaire, comme l'école Madrague de Montredon à Marseille a pu être classé à la fois A et C: A en maternelle où les teneurs en plomb dans les sols superficiels ne poseraient pas de problème. C dans l'école élémentaire où elles dépassent le niveau qui déclenche le dépistage du saturnisme infantile -cette maladie qui se caractérise par un excès, toxique, de plomb dans l'organisme.

Des polluants potentiellement nocifs pour l'organisme

Trois grandes familles de polluants sont recensées: Les polluants métalliques (dont le plomb), les hydrocarbures et les solvants chlorés.
Les polluants peuvent potentiellement avoir un impact sur le développement du cerveau, du système nerveux, du squelette et, à terme, sur les capacités de reproduction.

Dans certains cas, insiste Robin des Bois, des actions ponctuelles comme aérer, purger des robinets, recouvrir les sols pollués ne suffisent pas. Il faut extraire les sources de pollution, dépolluer, ce qui évidemment coûte cher et oblige à fermer temporairement les établissements. L'association demande au gouvernement, en lien avec les collectivités, d'aller au bout de cette campagne, de diagnostics d'une part, d'intervention si besoin d'autre part.

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