Expliquez-nous... La guerre au Yémen
Alors que le Yémen s'enlise depuis plus de trois ans dans une guerre meurtrière, franceinfo revient sur les racines et les enjeux de cette situation extrêmement chaotique.
La guerre au Yémen est au départ un conflit tribal et confessionnel dans un pays jeune, formé en 1990. A l'époque, le Yémen du Nord et le Yémen du Sud fusionnent. La République du Yémen, est créée, avec pour capitale Sanaa, mais l'Etat central, a, depuis, toujours eu du mal à contrôler l'ensemble.
En 2011-2012, dans la lignée des printemps arabes, le président, nordiste, Ali Abdallah Saleh, est renversé. Par la suite, il décide de s'allier avec ses anciens ennemis, la rébellion houthi, pour destabiliser le régime de transition.
Les rebelles houthis
Houthi est à l'origine le nom d'un clan du Yémen. De nombreux houthis appartiennent à la minorité zaïdite, école de pensée au sein de l'islam chiite.
Ils dénoncent le sous-développement dans le nord-ouest du pays et s'opposent à l'ingérence du voisin saoudien.
En septembre 2014 ces rebelles lancent une offensive et parviennent à prendre le controle de la capitale. Le président de transition, Abdrabbo Mansour Hadi, s'enfuit, d'abord au sud du pays puis à Ryad. L'Arabie Saoudite décide d'intervenir.
Un conflit à forte dimension régionale
L'Arabie Saoudite est depuis, au Yémen, à la tête d'une coalition d'une dizaine de pays arabes et sunnites, qui combat les rebelles houthis, appuyés, eux, par l'Iran.
Jusqu'à l'été dernier, les rebelles houthis et les partisans de l'ancien président Saleh controlaient conjointement Sanaa.
Mais l'ancien président Saleh a décidé de tendre la main à l'Arabie Saoudite pour tenter d'obtenir une levée du blocus qui étrangle le pays. Les houtistes ont alors parlé de trahison. A l'automne, la crise a dégénéré, entrainé de violents combats entre anciens alliés. L'ancien président Saleh a, le 4 décembre dernier, été tué. Les rebelles houthis contrôlent depuis ce qui reste de l'administration d'Etat dans le Nord du pays
Les vélléités séparatistes au sud du pays
Au sud du pays, l'autorité du gouvernement provisoire est contestée par le mouvement séparatiste resté très puissant depuis les années 90 et un conflit entre Nord et Sud. Depuis mai dernier, une autorité parallèle, le conseil de transition du sud, exige le départ du premier ministre.
Les soldats saoudiens et émiratis présents à Aden, ne sont pas intervenus jusqu'ici dans ce conflit entre séparatistes et gouvernement.
La pire crise humanitaire au monde.
D'après l'ONU, 17 millions de personnes ont besoin d'aide alimentaire. Sept millions de personnes risquent la famine.
La guerre a fait plus de 9.200 morts. Près de 53.000 blessés.
Le conflit a par ailleurs renforcé les groupes djihadistes dans le pays: la branche yéménite d'Al Qaida et, surtout, le groupe Etat islamique.
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