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Expliquez-nous... la cité de Palmyre

Les djihadistes du groupe Etat Islamique menacent Palmyre, un joyau antique dans le désert syrien inscrit au Patrimoine mondial de l'Humanité de l'Unesco. Alice Serrano nous explique ce que représente la cité de Palmyre.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 453665 min
  (La cité de Palmyre dans le désert syrien © Maxppp)

Il faut imaginer les ruines d'une grande ville en plein désert. Nous sommes là au centre de la Syrie à 200 km au nord-est de Damas. Dans une Oasis. Quand vous arrivez, vous voyez de la végétation, des palmiers et un peu plus loin, se dressent de hautes colonnes et un immenses batiment ocre : le temple de Bel ou Baal, construit au 1er siècle après Jésus-Christ en 32 exactement et dédié au Dieu protecteur de la cité, Bel. Ce sanctuaire est entouré de portiques, ornées de dizaines de statues, celles des bienfaiteurs qui ont contribué à son édification. C'est le bâtiment phare de cette cité. Le plus imposant et le mieux conservé qui a déjà semble-t-il souffert ces deux dernières années dans les combats entre l'armée syrienne et les rebelles.

Vous trouvez aussi un théâtre romain très bien conservé, une rue à colonnades surmontée d'un arc triomphal qui part du temple et conduit au reste de la ville antique et un peu plus loin des tours funéraires.

Palmyre a joué un rôle important au temps de l'empire Romain

C'était un eville très riche. Une oasis qui se trouvait tout simplement sur la route de la soie, à l'Ouest  : la méditerranée.l'empire romain auquel elle est rattachée au premier siècle après Jésus Christ. À l'Est l'Inde, la Perse, la Chine et le commerce de soie, d'huile, de coton, d'épices, de pierres précieuses...

C'est entre le 1er et le 3ème siècle que Palmyre connait son apogée. Sur cette route caravanière, à Palmyre on vend, on achète, on s'y installe. Les vestiges de maisons de riches marchands ont été retrouvées. Il y avait là de nombreux hôtels, des caravansérails.

On a d'ailleurs mis la main sur la loi fiscale de Palmyre, le document réglemente l'activité commerciale. On y énumère les taxes douanières qui frappent l'entrée et la sortie des chameaux, chargées ou non, les peaux, les soies, les parfums.

A l'époque la cité est riche économiquement mais aussi culturellement. Elle brasse différents peuples, cultures, religions. Chacun introduit sa divinité, une soixantaine de divinités avaient leur culte à Palmyre. Entre autre le Dieu Arsou protecteur des caravanes ou la déesse arabe de la fécondité Allat. Une ville symbole de tolérance, un pied de nez à l'obscurantisme qui menace la région mais hélàs peut-être plus pour très longtemps.

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