En un mot. Petit paysan, gros distributeurs, pauvre consommateur
Le mot de l'actu du jour est alimentation. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.
Alimentation. Mot qui vient du latin alimentatio, qui signifie l’instrument qui nourrit. Par extension, l’alimentation est tout ce qui nourrit l’organisme, pour lui permettre de fonctionner. Ni plus, ni moins.
Le Nutella est-il indispensable pour nourrir nos organismes, et surtout ceux de nos enfants ? Non, il n’est pas question de crier haro sur la pâte à tartiner bourrée d’huile de palme. Non, non, on a des enfants, on connait l’attraction fatale pour le Nutella. Telles des moules sur un rocher (les moules étant meilleures pour la santé, reconnaissons-le). Mais… non, le Nutella n’est pas indispensable pour grandir correctement.
En revanche, des agriculteurs en bonne santé, oui, ça c’est indispensable, vital. Car qui d’autres qu’eux incarnent mieux et plus justement la vie ? Ces hommes, ces femmes qui crèvent à petit feu pour produire des aliments indispensables à nos organismes. Ces paysans que l’on verra mercredi 31 janvier, ou plutôt ces paysannes. Il s’agit d’un doc sur France 5, "Les champs de la colère". Colère, parce qu’au-delà de ces images effrayantes de cette ruée vers le Nutella, ce sont les marges que se font les distributeurs, sur le dos des agriculteurs, qui sont terrifiantes.
Bisounours ou gens de la vrai vie ?
D’après le texte présenté en conseil des ministres aujourd’hui, tout ça devrait changer. Il est prévu que les promos soient encadrées. Elles seront limitées à 34% de la valeur totale. En gros, vous pourrez toujours acheter trois produits pour le prix de deux. Mais pas un acheté-un offert. Ça, ce sera terminé. Pas de revente à perte, anarchique et arnaqueuse. Un nouveau seuil va être fixé.
Et donc ? Chez le Bisounours, on se dit que les paysans seront plus heureux. Chez les gens de la vraie vie, on se dit que les distributeurs iront faire leurs marges sur d’autres produits. Et que donc, les prix augmenteront. Après le travailler plus pour gagner moins, le mangez mieux, mais payez plus. Je ne sais pas. Je me dis que, en pleine crise, dans les familles nombreuses, on va aimer encore longtemps le pack de nourriture pas cher.
En un mot : le texte présenté aujourd’hui veut réconcilier distributeurs et paysans. Et nous, alors ? Le consommateur est balloté entre le sacro-saint bio, cher et chic, et les gros sacs de nuggets congelés achetés en promo.
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