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En un mot. À Liège, deux policières tuées à coups de couteaux dans le dos

Le mot de l'actu du jour est : Liège. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus. 

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La scène où s'est déroulée une partie de l'attentat de Liège le 29 mai 2018 en Belgique. (ERIC LALMAND / BELGA)

Liège. Liège, en Belgique, une ville de Wallonie (francophone), bordant la Meuse. Liège et sa vieille cité médiévale. On y trouve, parait-il, des trésors archéologiques et des œuvres d'art. Liège et son opéra royal de Wallonie, aujourd’hui théâtre d’un attentat en pleine rue. Elles étaient deux. Deux femmes. Deux policières. Elles ont été rayées de la carte par un tueur.

Ce matin, à l’heure des enfants à l’école, il s’en est pris sauvagement à ces femmes. Les agressant par surprise, dans le dos. Leur assénant plusieurs coups de couteau. "Je voyais du cinquième étage, j’y fais le ménage", raconte une dame. "Tout est allé très vite", dit-elle aux journalistes télé. L’homme en noir s’est alors emparé des armes des policières. Il a tiré sur une voiture, touchant une personne, un jeune homme qui n’a pas survécu. L’homme est revenu vers cette voiture pour tirer de nouveau. Puis, il s’est dirigé vers un lycée, a pris une dame en otage. Ensuite, il a été abattu après une fusillade. "J’ai pleuré après, c’était trop fort", raconte un témoin. Fort comme un coup de poignard. "Le tout en 15 minutes, un quart d’heure", dit se souvenir la dame du cinquième étage. Un tout petit quart d’heure de terreur qui engendreront des cauchemars en série et feront sans doute des émules.

L’homme en noir était un prisonnier, qui avait un permis de sortie destiné à préparer sa libération. Il s’est libéré en allant tuer deux femmes policières. Tel un petit délinquant plein de rage, il a crié "Allah Akbar". Puis, les plateaux télé ont repris. Direct, non-stop, images choc, image de cet homme longeant un trottoir, faisant demi-tour dans cette ville de Belgique. Image de son corps. Et toujours cette question : était-il vraiment un terroriste ? Ou bien a-t-il découvert Daesh en prison ? Qui enfante qui ? Qui influence qui ? À quel moment bascule-t-on ? Était-il un petit délinquant qui se sert du nom Daesh ? En boucle, on se questionne. À chaque fois, la même litanie avec le sentiment de tourner en rond. J’ai des amis qui ne veulent plus entendre parler d’attentats. Ils me disent : "Oh ça va, arrête ! Pas encore ça !"... Ça.

En un mot : Ça, c’est ce corps à corps voulu, exigé, par les tueurs au couteau. Pour nous toucher au plus près, de plus en plus près, de plus en plus au cœur des villes. Un terroriste présumé semble se balader, errer, dans cette ville pour trouver une future victime. Il faut que ça saigne, que ce soit spectaculaire, que les enfants soient glacés de terreur puis hantés. J’ai envie de crier "No Pasaran". Peut-être que mes potes ont raison : ne pas regarder ces images, écarter les enfants de "Ça", sinon on sera tous pris au piège de la peur.    

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