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Va-t-on pouvoir se baigner dans la Seine ?

Le syndicat d’assainissement francilien, le SIAAP, réunit aujourd’hui son conseil d’administration pour évoquer une ouverture de la Seine à la baignade. Plusieurs techniques existent pour tenter de la rendre possible et il va devoir trancher.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Vue aérienne de la Seine et du parc André Citroën, à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

Ce n'est peut être pas vraiment la saison pour envisager un plongeon dans la Seine mais cette promesse faite d'abord par Jacques Chirac en 1990 est difficile à tenir. Les épreuves du triathtlon de Paris dans la Seine ont été régulièrement annulées ces dernières années, non pas à cause de la pollution chimique ou aux métaux lourds mais parce qu'il y a trop de matières fécales en suspension. Qu'à cela ne tienne, Anne Hidalgo l’a de nouveau promis : pour les Jeux olympiques de 2024 on se baignera devant le Trocadéro.

Les techniques ont évolué, les coûts aussi

Des techniques existent pour éliminer les entérocoques et autres escherichia coli qui nous rendraient immédiatement malades en cas de baignade. D’abord, il y a la filtration par les ultra violets avec des lampes installées en bout de stations d'épuration. Cela élimine les bactéries. Une technique utilisée en Allemagne qui a permis de rendre l’Isar baignable. Elle a été installée sur plusieurs dizaines de stations le long de cet affluent du Danube pour un cout de plusieurs millions d'euros par station. Ensuite, il y a la technique Désinfix, une technique à base d'acide performique, une sorte d'oxydant qui tue les bactéries. Cette solution est beaucoup moins chère, et selon ses promoteurs elle laisse peu de traces dans l’environnement mais il faut éviter les surdosages sinon les poissons n’aimeront pas boire la tasse. Elle est déjà utilisée pour des stations près des plages de Biarritz et des chercheurs de l’Ifremer, notamment, observent de près les conséquences qu’elle pourrait avoir sur la santé des moules.

Le réseau est complexe à reprendre

Mais sur un fleuve comme la Seine, il parait très difficile de se contenter de ces techniques pour permettre la baignade. Surtout si la météo s'en mêle, avec des orages ou peu d'eau comme cela arrive en été. Le SIAAP cherche donc aussi à améliorer les mauvais branchements de son immense réseau : comme partout, dès qu’il y a un gros orage, le réseau déborde et nos stations d’épuration n’arrivent plus à suivre et les tuyaux renvoient directement dans l’environnement les eaux sales sans traitement. C'est d'ailleurs pour cela que les plages marseillaises peuvent se retrouver fermées après de fortes pluies, car personne n'a vraiment envie de se baigner dans l'eau de nos toilettes. Réussir en quatre ans seulement à reprendre tout le problème parait difficile. Certains plaident plutôt pour un bassin fermé en bord de Seine avec une filtration par les plantes, comme cela se fait à Munich et ailleurs, ou alors de se baigner plus en amont, avant les pollutions à Meaux par exemple.

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