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En route vers Paris 2024. La musculation, ma meilleure ennemie

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’un sportif de haut niveau.

Radio France
Publié Mis à jour
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La salle principale de musculation au sein de l'Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance (INSEP) (CECILIA BERDER / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

La musculation fait partie intégrante de mon quotidien. Durant mes premières années au sein du groupe France, une telle séance avait pour moi un goût de torture. Tous mes entraînements rimaient avec joie, mais quand l'heure de la musculation sonnait, mes pieds traînaient plus que de raison. Je cherchais en vain l'esprit ludique de l'activité ou le ballon qui m'aurait permis de me divertir. Une barre et des poids ne parvenaient clairement pas à me séduire.

Une étape indispensable pour continuer à progresser

Quelques années plus tard, la musculation s'est intensifiée. La séance hebdomadaire s'est multipliée par deux, voire par trois suivant les semaines. Mais mon dégoût a aussi beaucoup évolué. J'ai dans un premier temps pris conscience de l'importance de l'activité pour mon évolution physique. Mon sport s'est considérablement professionnalisé. Pour faire face à l'explosivité des athlètes étrangères, j'ai du prendre goût à l'exercice. Autre avantage de taille : les sessions de musculation s'avèrent être un atout indispensable dans la prévention des blessures et le processus de récupération.

Au sein de mon centre d'entraînement à l'INSEP (institut national du sport), une part indéniable de mimétisme m'a permis d'évoluer. Au quotidien, je peux observer les lutteurs, judokas ou haltérophiles qui dépassent leurs limites physiques sous une barre et ses centaines de kilos. Il y a dans leurs gestes une recherche pure et simple de performance. Ils visent la précision technique du geste, couplée à une efficacité redoutable.

Cécilia Berder, en séance de musculation à l'INSEP. (FABRICE RIGOBERT / RADIO FRANCE)

Apprendre à focaliser son attention

Au-delà de cette évolution, j'y ai même trouvé une satisfaction mentale. Il y a 10 ans, je ne me serais pas crue capable d'un tel ressenti. Une session de musculation réclame une grande part d'intelligence et de concentration. Lorsque je m'apprête à soulever une barre difficile, j'apprends à focaliser mon attention et à faire confiance à ma technique.

Je regarde la barre comme s'il n'y avait plus qu'elle et moi dans la salle. Je me visualise en train de la soulever, je respire et je réalise le mouvement. Je peux retrouver ces sensations lors d'un match d'escrime. Lors de moments de forte tension, l'enjeu est de diriger mon attention sur la touche à réaliser, sur la feinte, sur le jeu, et non pas sur les aléas (score, arbitre, enjeu...).

En séance de musculation, le plaisir se trouve rarement à travers le jeu mais il se dissimule dans la performance physique en poussant une barre lourde avec une belle technique. C'est devenu un réel bonheur et un besoin de sentir mon corps fort physiquement, avant des compétitions importantes.

Évidemment au-delà de ces exercices de musculation (squats, développés couchés, presse...), je rajoute du gainage et des activités qui apportent une grande dose de souplesse et de légèreté, telles que la danse, le yoga ou le qi gong. Car si la musculation ressemble désormais à un bon ami, je dois trouver son meilleur allié pour garder une certaine finesse sur la piste.

Cécilia Berder, en séance de musculation à l'INSEP. (FABRICE RIGOBERT / RADIO FRANCE)

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