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En route vers Paris 2024. Cécilia Berder, de nouveau armée

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, est en pleine sélection pour les JO de Tokyo, des Jeux aujourd'hui reportés à 2021. Elle nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’un athlète de haut niveau

Radio France
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Maxence Lambert (à droite) en leçon avec le maître Pierre Mione. (CECILIA BERDER / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Me voilà officiellement de nouveau une escrimeuse. Nous sommes de retour avec le collectif France dans la salle d'armes de l'INSEP. J'ai retrouvé mon sabre que je n'avais pas touché durant tout le confinement. Je ne l'avais pas touché car rien ne remplace la cuirasse d'un adversaire ou le plastron du maître d'armes. C'est justement sur ce plastron que j'ai pu me défouler cette semaine, car pour des raisons sanitaires, les assauts ne sont pas encore au programme.

Les leçons face au maître d'armes reste un moment assez intime où l'athlète doit enchaîner les exercices techniques sous les commandements de l'entraineur. Habituellement, une leçon dure environ 45 minutes. Cette semaine, pour la reprise, la durée a été écourtée à une vingtaine de minutes.

Mais qu'importe le temps, on a retrouvé la musique d'une leçon. Le bruit des lames qui se cognent, le bruit des chaussures qui glissent au sol, le décompte du maître d'armes: "un, deux" qui éveille à coup sur les sens d'un escrimeur. Sur le "un" c'est le temps de la feinte, le mouvement flotte dans les airs. Sur le "deux", le geste jaillit, la lame claque sur la veste de l'entraîneur.

Le sourire sur le visage de chaque sabreur

Au niveau des sensations, on avait un peu tous peur de ne plus savoir viser la tête. Viser la tête représente le premier coup appris dans la carrière d'un jeune sabreur.

Bonne surprise, les sensations sont présentes et plutôt bonnes. Le sourire illumine le visage de chaque tireur. Évidemment, tout n'est pas précis. Lorsque l'entraineur ouvre la distance, on se demande comment on va réussir à le rejoindre, à bouger aussi loin, aussi vite sans perdre en technique. Mais on y arrive, comme si certains gestes étaient ancrés en nous.

Davantage de dialogue

La discussion est plus présente avec le coach car le temps de la leçon est idéal pour échanger sur nos envies, nos axes de progrès, notre cadre de jeu. De manière plus filoute, ces temps de pause permettent de récupérer d'un effort car on perd vite l'habitude d'enchainer les allers retours de piste.

Côté consignes techniques, les attentes sont pour l'instant assez simples. Les entraîneurs portent une vraie vigilance à d'éventuelles douleurs, cultivent bienveillance et recherche durant cette période de remise en route. On lâche parfois les chevaux. On s'était pourtant assuré d'aller doucement en reprise. Mais au bout de vingt minutes, pas facile de rester tenue en laisse et le côté chien fou peut l'emporter. Les quelques sensations de vitesse retrouvées sont jouissives.

La seule différence notable se situe à la fin de l'échange où on salue le maître seulement avec l'arme. La poignée de main sera pour plus tard quand les conditions sanitaires le permettront.

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