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Reportage
" On l’attend vraiment impatiemment", en République démocratique du Congo, les habitants de Kinshasa préparent l'arrivée du pape François
Chacun à sa manière, à Kinshasa, en République démocratique du Congo, se prépare à l’arrivée du pape François, alors que le souverain pontife effectuera, à partir du mercredi 1er février, une visite de trois jours dans le pays. Dans les paroisses, les chorales répètent leurs chants et dans les rues, les différentes églises ont accroché des banderoles.
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Le marché aux pagnes du centre-ville de Kinshasa a, par exemple, été dévalisé de ses tissus à l’effigie du pape, conçus spécialement pour l’occasion. "On a tellement vendu les habits du pape ! C’était la première fois pour nous, sourit Dodo Bkamubia, l’une des vendeuses. Et pour le moment, il n’y a plus rien !" Ce pagne qu’elle vend habituellement plus ou moins dix euros, a ainsi pu se vendre jusqu’à 50 euros ces derniers jours. En tout cas, Dodo, comme sa voisine Ange, seront bien présentes à la messe du chef de l’Église.
"Il y aura beaucoup de monde, alors on est en train d’arranger partout ! On l’attend vraiment impatiemment !"
Angeà franceinfo
Preuve de l'affluence attendue : une scène de 1 400 m2 a été installée sur le tarmac d’un aéroport où sera donnée la messe. Des travaux de réfection des voies ont également été engagés sur le parcours qu’empruntera le souverain pontife.
Le grand ménage avant la visite papale a ruiné des petits commerçants
Et cela n’a pas été sans conséquence pour certains. À la mi-janvier, le gouvernorat de la ville-province de Kinshasa a relancé son opération "Kinshasa Propre". Et les premières personnes visées ont été les petits commerces informels, qui représentent une large partie de l’économie congolaise. C’est le cas de Patient, fonctionnaire qui vend du crédit téléphonique pour arrondir ses fins de mois, dont le stand de bois a été détruit sous mes yeux.
"L’Etat me paye 200 000 francs congolais, ce qui est tout juste suffisant pour que je puisse nourrir mes enfants et les scolariser : ma famille va crever de la faim."
Patientà franceinfo
200 000 francs congolais, soit un peu moins de 100 euros, auxquels s’ajoutent les 300 euros de son activité subsidiaire, aujourd’hui à terre. Dans un des pays les plus pauvres du monde, l’arrivée du pape n’était vraiment pas la priorité pour certains. Et si le gouvernorat nie que cette opération a été organisée pour la venue de François, des travaux spéciaux d’aménagement avaient bien été annoncés lors d’un briefing du gouvernement.
Par ailleurs, la visite pontificale, initialement prévue en juillet dernier, mais repoussée pour raisons de santé, devait se faire à Kinshasa, puis dans la ville de Goma, à l’est du pays. Sauf que le chef-lieu de la province du Nord-Kivu est aujourd’hui au milieu de violents combats qui opposent un groupe politico-armé dénommé le M23 et l’armée, ayant provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes. C’est donc à eux que le Saint-Père adressera son message de paix, à défaut de pouvoir s’y rendre.
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